Côte d'Ivoire : Selon l'UE, 10% de la population bénéficie d'une protection sociale, dont 3% pour le risque maladie, objectif 45% pour la CMU en 2025
Un atelier de formation sur le suivi de la situation de la protection sociale organisé dans le cadre du projet « Synergie entre protection sociale et gestion des finances publiques », mis en œuvre par le BIT avec l'appui financier de l'UE se tient à Grand-Bassam du 7 au 8 juillet 2021.
Ce projet vient en soutien aux efforts du Gouvernement face à la pandémie de la COVID-19 et vise à accompagner les acteurs nationaux en vue de poser les bases d'un système efficace et durable de protection sociale étendu au secteur informel en renforçant les connaissances, les mécanismes existants de protection sociale et le dialogue social.
Sophie De Connick, spécialiste principale, principe et droits fondamentaux au travail a au nom du BIT affirmé qu'aujourd'hui, l'investissement dans la protection sociale permet de renforcer le capital humain et ainsi contribue au développement socio-économique tant au niveau local qu'au niveau national.
Cependant, il apparaît qu'à l'échelle mondiale, le droit à la protection sociale est loin d'être effectif partout. Elle a indiqué que selon les estimations de l'OIT, seulement 45% de la population mondiale est couverte par les mécanismes de protection sociale avec une situation beaucoup plus préoccupante dans les pays en développement, notamment en Afrique où seulement 18% de la population est couverte par au moins une prestation de protection sociale.
Certains groupes sont particulièrement exposés au risque d'être exclus de la couverture sociale. Sophie De Connick a cité entre autres, les travailleurs de l'économie informelle et ceux ayant un emploi atypique, les travailleurs vulnérables des zones rurales et urbaines, les travailleurs domestiques, les travailleurs migrants, les travailleurs non qualifiés, les personnes handicapées et celles souffrant de maladie chronique y compris les personnes vivant avec le VIH/SIDA.
Selon elle, les enfants des populations exclues risquent plus que les autres de grandir dans un état de santé et de nutrition déficient de ne pas bénéficier d'une éducation adéquate compromettant leur avenir et celui de la société.
L'atelier de renforcement des capacités des acteurs nationaux sur le suivi de la situation de la protection sociale en Côte d'Ivoire qui se tient du 7 au 8 juillet 2021 met en avant l'importance d'un suivi des progrès réalisés à l'échelle nationale dans la mise en œuvre du socle de protection sociale et dans la réalisation des objectifs de la stratégie nationale de protection sociale.
Sophie De Connick a assuré que le BIT en collaboration avec les autres partenaires techniques et financiers actifs dans le domaine de la protection sociale poursuivra ses appuis de manière à contribuer plus efficacement à la construction d'un système de protection sociale complet et inclusif en Côte d'Ivoire.
Antonio Dal Borgo, chargé de programme droit de l'homme et société civile délégation de l'UE a mentionné qu'en Côte d'Ivoire, seulement 10% de la population bénéficie d'une protection sociale, dont 3% pour le risque maladie, la Couverture Maladie Universelle – CMU – visant l'objectif d'une couverture de
45% de la population en 2025.
« L’assurance maladie est donc très peu développée. Seuls les travailleurs des secteurs public et privé formels sont couverts. Or la grande majorité des travailleurs sont indépendants, avec 94% d'emplois informels. En outre, la couverture des risques est limitée (retraite, décès, accidents de travail) », a ajouté, le représentant de l'UE.
Il reconnait que les défis sont énormes, mais l'Union européenne appuie la Côte d'Ivoire, depuis 2015, à travers le programme SOCIEUX + qui est l'expertise de l'Union européenne dans le domaine de la protection sociale et de l'emploi, à travers une panoplie d'assistance technique visant à appuyer le cadre de l'assistance sociale et de l'assurance sociale en Côte d'lvoire.
« Parallèlement, à travers nos programmes d'appui budgétaire, nous avons contribué à accroître la couverture sociale des travailleurs du secteur privé formel, et à accompagner le processus qui a abouti à la création d'un Régime Spécial des Travailleurs Indépendants – RSTI en juillet 2019 », a-t-il ajouté.
Selon lui, le présent projet du BIT financé par l'UE vient justement accompagner l'expérimentation de cette nouvelle Ordonnance.
Le Représentant du ministre, M Ayebi a assuré, l'UE et le BIT que son pays continuera de créer les conditions favorables dans le cadre de la protection social à travers la prise de lois.
Wassimagnon
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