Cameroun : Vindicte populaire et lynchages, quels messages les masses envoient aux autorités ?
Presque quotidiennement, un présumé voleur se fait lyncher par les foules. Parfois il est brûlé vif. Les forces de l'ordre et de sécurité se montrent impuissantes. Les autorités promettent quelques fois des procès. Ces promesses ne font pas reculer les foules.
La vindicte populaire a donc explosé et touche désormais toutes les villes et localités du pays.
Ce week-end trois présumés voleurs de motos ont été lynchés et brûlés vifs à Maroua principale ville de la région de l'Extrême-Nord.
L'acte a été commis soir le regard des forces de police.
Les conducteurs d'engins à deux roues ont ensuite manifesté leur joie à visages découverts devant les policiers.
Samedi matin, un homme suspecté d'avoir agressé puis arraché une moto a été copieusement tabassé puis brûlé vif avec une roue autour du cou.
En soirée, un autre présumé voleur se faisait tuer au quartier Doualaré. Il a été aspergé d'essence avant d'être brûlé vif.
Dimanche matin un troisième voleur de motos était lynché puis tué.
Les conducteurs d'engins à deux roues manifestent ainsi leur courroux après plusieurs braquages, agressions et vol de leurs véhicules.
Dans la seule région de l'Extrême-Nord, au moins 11 cas de vindicte populaire ont été enregistrés en l'espace d'un mois soit du 25 mai au 26 juin apprend-on.
Certains conducteurs de motos sont tués par leurs bourreaux.
Les vols et agressions à mains armées se multiplient dans le pays.
L'insécurité est grandissante tant en journée qu'en soirée.
Les suspects conduits dans les commissariats sont généralement relaxés faute de preuves matérielles.
Besoin de justice
Cette fréquence de la justice populaire fait craindre.
Elle est le signe que les masses populaires ont perdu confiance en leur justice gangrénée par la corruption qui n'épargne en fait aucun secteur.
Elle traduit aussi l'échec du régime Biya qui en 38 ans n'a pas redoré le blason de la justice auprès des justiciables.
Les autorités ont parfois promis des poursuites contre les auteurs de ces atrocités sans véritablement décourager les foules.
Armand Ougock, correspondant permanent de Koaci au Cameroun.
-joindre la rédaction camerounaise de Koaci au (237) 691 154 277 ou Cameroun@koaci.com.
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C'est honteux de voir la structure sociale, se trouver dans un tel état piteux dans un pays dirigé par un président soi-disant "bosseur" et soi-disant aimé á cause de ses prouesses par son peuple depuis près de 40 ans. Je crains pour le Cameroun après Paul Biya.... Quand un Roi-Président á vie meurt en Afrique, c'est le BORDEL qui, souvent s'installe. Il faut savoir se retirer comme les Leopod Sedar Senghor, Neslson Mandela...etc etc....
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