Nigeria : Plaidoyer de diplomates en faveur de Twitter, les griefs du gouvernement
Geoffrey Onyeama (ph)
Le gouvernement nigérian est en discussion avec Twitter au sujet de la suspension de ses opérations du réseau social au Nigéria. Des appels des particuliers et de plaidoyers de certaines puissances occidentales sont lancés pour exhorter les autorités nigérianes à autoriser le réseau social Twitter à reprendre ses activités au Nigeria après sa suspension indéterminée.
En réponse, le gouvernement a justifié que la suspension de Twitter va dans l'intérêt de la sécurité nationale et de la paix. Il est rappelé aux plateformes qu’elles ont la responsabilité d'exercer un contrôle de manière responsable sur les publications. C’était suite à une rencontre du ministre nigérian des Affaires étrangères, Geoffrey Onyeama, hier lundi à Abuja avec certains ambassadeurs au Nigeria.
Les diplomates qui ont rencontré le chef de la diplomatie nigériane sont ceux du Canada, des États-Unis, de l'Union européenne, du Royaume-Uni et de la République d'Irlande.
En explicitant la suspension de Twitter, le ministre Onyeama a fait savoir aux diplomates que « nous ne disons pas que Twitter menace le pays ou quelque chose de ce genre ; La raison pour laquelle nous avons pris cette mesure (suspension) est d’empêcher que la plateforme soit utilisée comme un moyen de déstabilisation et de canal de la criminalité ou d'encouragement de la criminalité ».
Onyeama a ajouté que le gouvernement reconnait le rôle joué par les réseaux sociaux et leurs influences positive et négative et relevé que l'aspect négatif a des conséquences désastreuses qui peuvent mettre en péril l'unité du pays.
Pour sa part, l'ambassadrice des États-Unis, Mme Mary-beth Leonards, a souhaité le meilleur pour le Nigeria et les problèmes qui se posent doivent être résolus. Mme Leonards a rappelé au gouvernement que le libre accès aux réseaux sociaux est important et ils sont heureux que le gouvernement soit en pourparlers avec Twitter.
Elle a souligné que bon nombre des choses auxquelles le ministre Onyeama a fait référence, y compris les incitations à la violence, sont des faits que le gouvernement nigérian a le droit légitime de poursuivre en justice.
Soulignons qu’en lien avec la suspension de Twitter, le procureur général et ministre de la Justice du Nigeria, Abubakar Malami, a annoncé le samedi dernier avoir « ordonné la poursuite immédiate des contrevenants à l'interdiction par le gouvernement fédéral des activités de Twitter au Nigéria ».
L'interdiction est entrée en vigueur le samedi dernier et des millions d'utilisateurs ont été empêchés de se connecter à Twitter mais certains nigérians contournent l'interdiction en utilisant des réseaux privés virtuels (VPN).
La Commission de l’audiovisuel a ordonné hier lundi à toutes les radios et télévisons du pays de « suspendre tout soutien » à Twitter, en supprimant immédiatement leur compte.
Griefs du Nigeria contre Twitter
Bien avant la rencontre du ministre Onyeama avec les diplomates à Abuja, la présidence nigériane s’est prononcée sur les raisons de la suspension de Twitter dans le pays et a mis en garde contre les influences perturbatrices des réseaux sociaux.
Dans sa déclaration, le service de communication Président Buhari a déclaré que « la suspension temporaire de Twitter n'est pas seulement une réponse à la suppression du tweet du Président. Il y a eu une litanie de problèmes avec la plate-forme de réseaux sociaux au Nigeria, où la désinformation et les fausses informations qui s'y sont propagées ont eu des conséquences violentes dans la société. Pendant tout ce temps, la société a manqué à sa responsabilité ».
Mensah correspondant permanent de KOACI au Togo, Nigeria et Ghana
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Ah bon, on ne peut empêcher un Président de parler et laisser parler ses adversaires, à ce rythme soit on est Président ou pas. Merci Nigeria pour votre lucidité.
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