Cameroun : Les fléaux de la contrefaçon et de la contrebande n'épargnent aucun secteur
Un fabricant de boissons alcoolisées arrêté dans sa chambre à Douala (Ph).
Au Cameroun, rien n'échappe à la contrefaçon et à la contrebande.
La contrefaçon fait perdre chaque année plus de 100 milliards FCFA de recettes fiscales à l'État.
Selon les estimations officielles, la contrebande fait perdre chaque année plus de 200 milliards FCFA de recettes à l'État.
Carburants frelatés, médicaments contrefaits, vins, whiskies, champagnes, billets de banque... sont régulièrement contrefaits.
Le fléau touche toutes les dix régions du pays.
Selon certains médias locaux, les grandes surfaces ne sont pas épargnées avec des conséquences sur la santé du consommateur.
Selon Maitre Christian Dudieu Djomga, avocat spécialisé en droit de la propriété intellectuelle, 95% des boissons alcoolisées, vins, champagnes, whiskies vendus au Cameroun sont contrefaits.
Pour échapper à la contrefaçon, le spécialiste conseille de s'approvisionner chez le représentant de marques.
Mais combien sont-ils les représentants sérieux et crédibles au Cameroun ?
Les Camerounais ont-ils les moyens d'acheter les produits originaux ?
Les plus grandes métropoles notamment Douala, Yaoundé, Bafoussam détiennent la palme d'or.
À côté de la contrefaçon, il y a la contrebande.
Les capitales régionales des trois régions septentrionales du nord, Extrême-Nord et de l' Adamaoua souffrent également du fléau de la contrebande.
Ces trois régions sont envahies par les carburants frelatés en provenance du Nigeria.
Le marché local est envahi par des produits douteux de contrebande en provenance du géant voisin Nigérian qui partage plus de 1600 km avec le Cameroun.
Les régions en crise du Nord-ouest et du Sud-ouest donnent également accès au Nigeria par voie terrestre, maritime et aérienne.
Porosité et corruption
Si les pouvoirs publics semblent afficher la volonté de lutter contre la contrefaçon et la contrebande, à travers des saisies ultra médiatisées, la porosité des frontières camerounaises a longtemps été pointée du doigt.
Tout comme la corruption des services douaniers et sécuritaires aux frontières.
En effet, pendant plusieurs années les Douanes camerounaises ont figuré en tête des services les plus corrompus.
Les actions spectaculaires de la gendarmerie nationale, qui multiplie des saisies spectaculaires depuis plusieurs mois, semblent redonner espoir au consommateur camerounais.
Les pouvoirs publics qui font face aux individus véreux qui ont installé des usines de fabrication de produits dans leurs domiciles privés, invitent régulièrement les personnes à dénoncer anonymement à travers un numéro vert.
En attendant, comme on le constate également en Côte d'Ivoire du côté d'Abidjan, les Camerounais continueront de boire du champagne sans quasi bulles et des whiskys aux lendemains de fracassants maux de tête.
Armand Ougock, correspondant permanent de Koaci au Cameroun.
-joindre la rédaction camerounaise de Koaci au (237) 691 154 277 ou Cameroun@koaci.com.
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