Côte d'Ivoire : Considéré comme relais dans l'immigration irrégulière, Bouaké abrite une rencontre de sensibilisation des jeunes
Pendant les échanges entre participants (ph KOACI)
Pour lutter efficacement contre le fléau de l'immigration irrégulière, universitaires et ONG se sont mis ensemble pour sensibiliser les jeunes ce mercredi 26 mai 2021 à la préfecture de Bouaké. Sur le thème : "Renforcement des capacités du comité de gestion de l'immigration irrégulière de Bouaké". On pourrait se poser directement la question de savoir : Quel est le rôle de Bouaké dans la migration irrégulière ?
En effet, comme toutes les villes de Côte d'Ivoire, Bouaké joue un rôle important dans le processus de l'immigration irrégulière. Après Daloa à en croire les conférenciers, Bouaké constitue l'antenne relais fondamentale dans les trafics humains et logistiques des migrants. C'est à partir de la capitale de la paix que ce voyage épineux prend son sens réel. Voyant l'Europe comme l'Eldorado, une terre de réussite, les jeunes n'ont aucunement peur des conséquences liées à ce périple.
Fuyant le chômage et la pauvreté car pour eux, « Mieux vaut mourir dans l'eau que de mourir au pays.» Par ailleurs, la ville de Bouaké représente le point de transit des migrants. C'est par le biais des véhicules allant au Burkina Faso, au Mali que les migrants arrivent à atteindre le Niger, le Maroc, l'Algérie et par extension la Lybie.
« Daloa fait environ 80% de l'immigration irrégulière en côte d'Ivoire. Les imams et des pasteurs préparent psychologiquement les futurs migrants illégaux en les faisant croire d'une certaine vision ou prophétie qu'ils auraient eues moyennant de l'argent (...) Il faut dire que les projets de l'immigration irrégulière a pris du recul à travers 03 paradigmes. Les efforts que font les autorités à travers la direction générale des ivoiriens de l'extérieur (DGIE) pour sensibiliser nos frères à ne pas tenter cette aventure semée d'embûches. L'organisation internationale pour la migration (OIM) accompagne les autorités ivoiriennes dans ce projet de sensibilisation des candidats aux départs et la covid-19 qui est venue de manière drastique pour venir compromettre les projets de migration irrégulière de plusieurs jeunes.» a signifié Koné Issiaka, anthropologue des organisations de terrain.
Accompagnant le professeur Koné Issiaka dans la sensibilisation de la jeunesse à ne pas s'adonner à la migration irrégulière, Denise Origla, chef de projet des Associations des Volontaires pour le service international (AVSI), fait le point des tenants et aboutissants de la structure qu'elle dirige dans la lutte faite contre l'immigration irrégulière. « L'objectif du projet est de soutenir des causes contre la lutte à l'immigration irrégulière. Dans ce projet, nous sensibilisons la jeunesse ivoirienne et nous leur offrons des possibilités de formation et de travail pour éviter les départs. Nous travaillons avec la DGEI et avec les différents comités régionaux à la lutte contre l'immigration irrégulière. Nous réfléchissons ensemble sur les mécanismes de sensibilisation pour vraiment lutter contre cette problématique qui fait souffrir le pays et la jeunesse.» a martelé l'italienne engagée dans la lutte contre l'immigration irrégulière.
À cet effet, emboîtant les pas du professeur Koné Issiaka, le Dr Samson a expliqué le rôle prépondérant que jouent les imams, les pasteurs, la famille dans l'immigration irrégulière, faisant savoir que cette pratique touche aussi bien les jeunes hommes que des jeunes fille, des personnes parfois âgées et des enfants qui accompagnent leur parent. Dans un extrait du focus group avec un grin de Daloa, le docteur en sociologie dévoile ceci : « Celui qui vit en France est un héros, il est placé au dessus de tous les membres de la famille. C'est celui qui a réussi, il est très bien vu dans la famille, il est riche. Je préfère mourir dans la mer que mourir devant ma mère dans la honte.»
Le poids de la famille dans l'encouragement à l'immigration irrégulière, est clairement visible. Les migrants déploient souvent plusieurs stratégies allant du magico-religieux à l'hypothèse d'un bien personnel ou familial. «
Aujourd'hui, en Côte d'Ivoire plus que par le passé, on dénombre un nombre incalculable de mosquées et d'églises qui naissent pratiquement un peu partout. L'une des conséquences directes de ce réveil de spiritualité, est malheureusement le fanatisme religieux et le recours pour de nombreux ivoiriens aux services de certains pasteurs et des marabouts vendeurs d'illusions. Très souvent, ces derniers n'hésitent pas à travers des pratiques diverses (prophéties, visions, talismans, etc...), pour le succès de leur voyage en Europe.»
a dévoilé docteur Samson, faisant allusion sur le rôle "nuisible" des guides religieux pour encourager la migration irrégulière.
Plusieurs autorités coutumières, religieuses, et politiques étaient présentes pour sensibiliser davantage les jeunes de leur communauté dans des villes, villages, églises, mosquées , grandes écoles et universités.
T.K.Emile, Bouaké
tkemile@koaci.com
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