Côte d'Ivoire : Finalisation du PND 2021-2025, les observations du secteur privé à Nialé Kaba.
Magne et Nialé mardi à Abidjan (ph KOACI)
En attendant la finalisation du PND 2021-2025, la ministre du Plan et du développement a eu une rencontre avec le secteur privé cet après-midi à la maison du patronat au Plateau. Au cours de cette rencontre, la Confédération générale des entreprises de Côte d'Ivoire (CGECI) a fait des observations ainsi que des propositions à l'émissaire du Gouvernement. Nialé Kaba a promis à ses hôtes que le gouvernement va se retrouver de son côté pour voir comment ces observations peuvent être prises en compte.
C'est Aka Angui Directeur exécutif de la Confédération générale des entreprises de Côte d'Ivoire (CGECI) qui est intervenu au nom du secteur privé ivoirien. À l'issue de la présentation du Directeur général du Plan, il a affirmé que le Plan national de développement 2021-2025 est ambitieux, mais sa réalisation est une chose.
Pour illustrer ses propos, il s'est appuyé sur cinq chiffres dévoilés par le Directeur général du Plan. M. AKA a fait cas des 5 millions d'emplois à créer sur la période 2021-2025 soit 2700 emplois par jour. Selon lui, le PIB par habitant a été multiplié par 2 sachant que la population elle-même risque de passer de 25 millions à 40 millions, alors qu'il devait être multiplié par 3,5.
Aka Angui s'est également prononcé sur les 59 mille milliards de FCFA d'investissements mentionnés dans le PND 2021-2025. Il estime, qu'heureusement on n’a pas à rechercher nettement moins que ce montant.
Le taux de pression fiscale va passer de 12 à peu près 13,9. Le Secrétaire exécutif se demande si ses collègues du Budget ont validé ce taux de pression fiscale, parce qu'il est parfois en deçà de ce que le gouvernement dit toujours au secteur privé.
Selon lui, comme le PIB doit être multiplié par 3,5 pendant la période et que le PIB est le dénominateur du taux de pression fiscale, l'augmentation des recettes fiscales doit sous tendre ce PIB.
« Elles mêmes aussi doivent être multipliés presque par quatre donc l'élargissement de l'assiette fiscale que la CGECI appelle de tous ses vœux, c'est le moment d'y penser et d'oublier un peu le secteur formel », a expliqué, le Secrétaire exécutif de la CGECI.
Cent dix-huit effets sont inscrits dans le PND. Il estime du coup que l'architecture de pilotage qu'il va falloir mettre derrière, devra être à la hauteur pour pouvoir suivre ces 118 effets.
Dix défis ont été identifiés dans le PND 2021-2030. Aka Angui a annoncé que le secteur privé est d'accord avec la transformation structurelle sur l'industrialisation, mais il aurait aimé voir à côté de l'industrialisation, la digitalisation de l'Economie parce que ce sont les deux critères qui vont entrainer la transformation structurelle.
Il demande au Gouvernement de faire attention à l'accroissement de l'investissement privé, car tantôt on voit de 17 à 25% en 2025, tantôt dans l'étude Côte d'Ivoire 2030, c'est 17 à 25% en 2030. «Il faut bien nous situer sur le délai par rapport ce chiffre-là », a ajouté, le Secrétaire exécutif.
Sur le développement du capital humain, beaucoup de constructions de centres de formations seront réalisées le secteur privé veut s'assurer que les curricula sont en phase avec la demande et veut que les centres soient dotés de moyens, sinon, cette politique sera voué à l'échec. Enfin, Aka a indiqué que la réforme du FDFP tient au secteur privé.
Le patronat regrette que la dimension internationale qui était présente dans les deux précédents PND, a un peu disparue et est beaucoup moins présente que les deux précédents PND. « L'intégration régionale et internationale étaient un pilier cette fois-ci ça un peu fondu », s'est-il justifié.
En ce qui concerne la vision. Le Secrétaire exécutif a soutenu qu'en lisant la note d'orientation, on est parfois un peu perdu parce qu'il y a plusieurs visions.
« La vision de Côte d'Ivoire 2040, la vision du Plan stratégique Côte d'Ivoire 2030, la vision du PND, ça nous perd un peu », a insisté, Aka Angui qui s'est réjoui au passage de la prise en compte du livre Blanc de la CGECI dans le PND et souhaite qu'il soit cité parmi les documents qui ont permis d'élaborer le Plan.
Le patronat propose l'accélération de l'investissement dans l'infrastructure numérique, une gestion de la dette, car chaque année l'Etat doit aller mobiliser les ressources sur le marché régional. Pour lui, à terme cette situation risque d'avoir un impact sur l'endettement.
Il demande à l'Etat d'opter pour une fiscalité de développement en mettant en œuvre des réformes fiscales. Et prévient que si les autorités veulent créer les 5 millions d'emplois, il faut privilégier l'entreprenariat national en créant beaucoup d'entreprises.
« La création d'une unité industrielle pour le recyclage des déchets ménagers, l'aménagement d'espaces spécifiques dédiés aux PME. La création de technopoles dédiées aux startups », figurent parmi les propositions du secteur privé.
En réponse aux préoccupations du secteur privé, la ministre Nialé Kaba, a déclaré que le PND est un document de rupture en termes de volume d'investissements, une rupture en terme d'ambition dans les réformes. Selon elle, la Côte d'Ivoire ayant fait beaucoup de chemin depuis 2011, le potentiel est là, le pays peut aller plus loin.
« L'ambition développée dans ce document est de faire en sorte qu'en 2025 au plus tard en 2030, la Côte d'Ivoire soit entrée dans le giron des pays émergents », a-t-elle précisé.
La ministre a indiqué qu'en termes de volume d'investissements, les ambitions ne sont pas difficiles à atteindre même si elle reconnaît que le PND a été triplé comparé aux précédents.
« Les ambitions en termes de pression fiscale, vous avez donné la voie à atteindre, les 12 %, il faut savoir que c'est la pression fiscale après le rebasage. Nous avons d'autres pays qui l'on fait, le Sénégal, le Burkina, le Bénin, le Mali, le Niger. Lorsque nous comparons les pressions fiscales dans la zone UEMOA, nous avons tous les mêmes bases de comparaison. Nous avons des défis d'élargissement de la base fiscale. Il faut rembourser la dette avec une pression soutenue », a mentionné, Nialé Kaba.
La ministre a également annoncé que les chiffres sont consensuels avec les différents départements et elle prévient que l'état va jouer sa partition en terme d'effort sur la digitalisation pour créer un cadre favorable à cette mobilisation.
« L'état va jouer sa partition en termes de réforme pour pouvoir aider à élargir la base fiscale et à faire en sorte que les investisseurs puissent se trouver dans un environnement fiscal incitatif », a-t-elle ajouté.
En ce qui concerne l'emploi, la ministre du Plan et du développement assure que ce sont des emplois décents et rémunérateurs qui seront créés pour permettre à l'individu de se réaliser socialement.
« Je pense que toutes ces visions sont convergentes. Je suis d'accord qu'on puisse citer le livre dans les documents il a été fort utile », a conclu, Nialé Kaba.
Wassimagnon
Infos à la une
Cours magistrale sur l economie de Mr Aka Angui. La place de la dette, l assiette fiscale, le capital humain, la digitalisation de l economie. Pour ce qui est de l assiette fiscale 2021 ne sera peut etre pas au niveau de 2019. Il faudra attendre 2022. Il faut avoir le courage d elargir l assiette a l informel et pousser progressivement les personnes de l informel a en sortir pour cela il faut que la confiance soit etablie entre les acteurs de l informel et les gouvernants tout comme la justice, bref les institutions. Nombreux dans l informel sont des entrepreneurs Dans l ame, ils pourraient constituer la base de l entrepeunariat National, les amener a grandir menera a l accroissement de l assiette fiscale. Nos regies pourrait realiser des resultats de plus de 106% de facon annuelle soutenant ainsi le niveau d endettement du secteur public. L integration regionale est tout aussi importante voila pourquoi il faudrait faire comprendre aux gens que les discours xenophobes, les actions mettant a mal la stabilite de nos voisins n aident pas notre economie.
Communiqués
Côte d'Ivoire
Côte d'Ivoire
Côte d'Ivoire