Côte d'Ivoire : Journée mondiale de la liberté de la presse, Amadou Coulibaly aux patrons de presse : « Dans votre environnement plus que d'autres, les règles de bonne gouvernance doivent être respect
Amadou Coulibaly ce lundi à Abidjan
La presse ivoirienne n'est pas rester en marge de la célébration mondiale de la liberté de la presse, qui a eu lieu aujourd'hui. L'Union nationale des journalistes de Côte d'Ivoire (UNJCI) a organisé une cérémonie au stade de la haute fréquence de la RTI en présence d’Amadou Coulibaly, ministre de la Communication des médias et de la francophonie ainsi que plusieurs partenaires dont l'UNESCO, le CNDH.
En marge de cette célébration, depuis le 29 avril, l'Union nationale des journalistes de Côte d'Ivoire (UNJCI) et son partenaire l'UNESCO ont organisé à la Maison de la Presse d'Abidjan (MPA), une conférence avec des panélistes de référence. Ce jour, des journalistes et acteurs des médias conviés ont arpenté les rues de la commune de Cocody pour marquer le coup.
Dans son message, Amadou Coulibaly, ministre de la Communication des médias et de la francophonie, a déclaré que dans un monde en proie à la prolifération des fausses informations, il est bien évident que le journalisme doit être protégé, sécurisé, libre, afin de faire droit à « l'information, ce bien public », thème, justement choisi pour la célébration de la 28ᵉ édition de la Journée mondiale de la liberté de la presse.
Pour lui, la liberté de la presse assure la liberté du citoyen à avoir droit à une information qui lui permet d'assumer pleinement son rôle d'acteur social de premier plan.
Le ministre a constaté que la trop grande expansion des médias sociaux américains, expressions de libertés menaçant les libertés, la difficulté de plus en plus croissante des concitoyens à faire la part entre l'information et la rumeur, entre le journaliste professionnel et l'influenceur sur internet, la perte de confiance du lectorat pour ce qui est de la presse imprimée ou même numérique, la perte de crédibilité des journalistes et la dégradation de l'image de la corporation liée au manque de professionnalisme, au non-respect de l'éthique et de la déontologie.
Selon lui, tous ces constats mis en lumière par une étude menée à l'initiative du bureau de l'UNESCO à Abidjan en 2017 montrent bien qu'au-delà des revendications et des demandes de soutiens, il y a des problématiques que les journalistes doivent d'adresser au niveau de leur corporation.
« Car c'est au prix de la restauration de la confiance entre les producteurs de contenus médiatiques que sont les journalistes et les consommateurs de contenus que nous sommes, que vous donnerez à l'information tout son poids de bien public », a expliqué, Amadou Coulibaly.
Il assure que le Gouvernement, sur instruction du Président de la République, reste toujours décidé à faire bouger les lignes, à soutenir la presse.
Le ministre a mentionné que la politique d'aide aux médias et à la presse s'exprime bien par l'augmentation régulière de la dotation annuelle du Fonds de Soutien et de le Développement de la presse (FSDP). Il a réitéré que le gouvernement projette d'élargir les attributions du FSDP afin qu'elles prennent en compte les médias audiovisuels et numériques, car ses prédécesseurs en avaient pris l'initiative qu'il compte faire aboutir.
« L'aide de l'Etat dans la mise en place de la Mutuelle sociale des journalistes est bien une autre preuve que le Gouvernement a à cœur le bien-être des journalistes et des professionnels de la communication. La question de la distribution de la presse fera l'objet d'une réflexion approfondie afin d'apporter une réponse plus adaptée, plus efficace », a-t-il ajouté.
Amadou Coulibaly a invité, la presse, les organes de presse, mais aussi et surtout les entreprises de presse à faire respecter les règles de leur propre survie. Parce que le soutien de l'Etat à la presse ne peut remplacer les stratégies de développement des entreprises de presse qui doivent être mises en œuvre par leurs créateurs, fondateurs et gestionnaires.
« Dans votre environnement plus que d'autres, les règles de bonne gouvernance doivent être respectées », a-t-il ajouté.
S'adressant aux journalistes, il a déploré, le fait que de nombreuses informations diffusées font beaucoup de mal à la population et mettent parfois la cohésion sociale à mal.
« L'information comme bien public est celle soucieuse du bien commun de notre communauté humaine régie par des règles et régentée par des lois. C'est l'information qui contribue au renforcement du lien social. Plus que jamais, l'information, celle vérifiée, consolidée, confrontée aux sources diverses ; celle, factuelle, qui se nourrit de faits, est un bien public qu'il vous faut partager afin d'aider le consommateur de contenus médiatiques à se faire sa propre opinion. Comme tout produit, l'information doit donc répondre à des exigences de qualité et de fiabilité qui lui assurent une existence pérenne. Les journalistes doivent être les premiers défenseurs de ces normes de qualité, c'est-à-dire le respect des règles d'éthique et de déontologie qui octroient le sceau de fiabilité à leur métier », a déclaré, M. Coulibaly.
« Notre pays, engagé dans la défense d'un journalisme de qualité, avec des acteurs sécurisés par des cadres juridiques, poursuit ses avancées dans la valorisation d'un journalisme professionnel. Avec des journalistes protégés par la loi et des entreprises de presse soutenues par l'Etat afin de garantir la liberté, pierre angulaire d'un métier essentiel pour notre société », a indiqué, le ministre, qui déplore et s'indigne sur toutes les atteintes à la liberté de certains journalistes dans l'exercice de leur métier. Le souhait du ministre est que la Côte d'Ivoire se dote de médias engagés pour le bien-être commun ; mais surtout de femmes et d'hommes impliqués, concernés qui ne rendent pas que compte, mais agissent.
Jean-Claude Coulibaly, Président de l'UNJCI a indiqué que les festivités de cette année vont se poursuivre jusqu'au mois de novembre où la faîtière des journalistes compte organiser une grande tournée d'information et de sensibilisation sur la nécessité pour toute la communauté nationale, d'une presse libre et indépendante. Afin que les consœurs et confrères dans toutes les régions du pays, puissent exercer leur métier au service du public dans la Sérénité.
La liberté en général et la liberté de la presse en particulier est une quête de tous les jours. Paraphrasant, Jean-Jacques Rousseau « L'homme est né libre, mais partout, il est dans les fers », Jean-Claude Coulibaly a invité tous les membres de la corporation à « briser ensemble leurs chaînes tout en gardant à l'esprit que toute liberté comporte la responsabilité ».
Wassimagnon
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