Cedeao : Ordonnance de la CJ au Cap Vert à libérer le vénézuélien Alex Saab
Alex Saab (ph)
La Cour de justice (CJ) de la Communauté Economique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) à Abuja au Nigeria a ordonné au Cap vert de libérer le diplomate et homme d’affaire vénézuélien, Alex Saab, avec cessation des procédures de son extradition vers les États-Unis
L’ordonnance signifiée hier lundi au Cap Vert enjoint cet Etat ouest africain à payer au diplomate une somme de 200 000 dollars pour détention illégale. La décision judiciaire marque une étape majeure dans la querelle diplomatique qui s'ensuit entre le Venezuela, le Cap-Vert et les États-Unis.
L'ambassade du Venezuela au Sénégal, chargée de couvrir le Cap-Vert a confirmé la nouvelle sur son compte Twitter que la Cour de la CEDEAO « a ordonné la libération immédiate de l'ambassadeur Alex Saab ».
Défense de l’accusé
Femi Falana, l'avocat de Saab, avait déposé une plainte devant la Cour de justice de la CEDEAO pour contester l'arrestation et la détention arbitraires du diplomate vénézuélien. Il a fait valoir qu'en tant que diplomate, Saab aurait dû bénéficier de l'immunité diplomatique et ne devrait pas être soumis à l'emprisonnement et à des poursuites judiciaires par le Cap-Vert.
L’avocat Falana a demandé a prié la Cour d'ordonner la libération du diplomate, qui aurait été détenu à la demande du gouvernement américain.
Argument du Cap Vert
Face aux arguments de la défense, le Cap-Vert a déclaré que la Cour sous régionale n’a pas compétence pour connaître de la plainte et que l’immunité diplomatique de Saab avait expiré au moment de son arrestation. L'avocat du Cap-Vert, Henrique Borges, a fait valoir que la Cour de la CEDEAO n’est pas compétente pour connaître de l'affaire.
Jugement
En rendant un jugement sur la question, le juge Mme Januaria Costa a rejeté les première et deuxième allégations et a déclaré que Saab ne peut pas revendiquer l'immunité diplomatique car ses papiers étaient expirés au moment de son arrestation.
Sur le troisième chef d'accusation, Mme Costa, dont la décision a été interprétée par le juge Amaoko Asante, a déclaré que Saab a été arrêté le 12 juin 2020 par la police capverdienne après avoir été incité par les États-Unis. Elle a soutenu que l'alerte rouge était datée du 13 juin 2020, ce qui montre que l'arrestation était illégale car il n'y avait pas de mandat au moment de l'arrestation.
Les faits
Saab a été arrêté le 12 juin 2020 lors d'une escale à l'aéroport international Amilcar Cabral sur l'île de Sal par le gouvernement capverdien. Il se rendait au Venezuela. Saab a été arrêté sur des allégations de blanchiment d'argent lors d'une mission humanitaire spéciale en Iran. Son arrestation était sur la base d’un mandat d'arrêt international émis par Interpol à la demande des États-Unis. Le Venezuela avait appelé à la libération inconditionnelle de Saab avec la précision que le concerné bénéficiait de l’immunité diplomatique au moment de son arrestation.
Après l’ordonnance de la Cour de justice de la CEDEAO, reste à savoir si les autorités capverdiennes vont se plier à la décision rendue.
Mensah correspondant permanent de KOACI au Togo, Nigeria et Ghana
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