Cameroun : Une nouvelle vidéo d'exactions attribuée à des soldats suscite l'indignation
Au Cameroun, une vidéo d’une violence rare montrant un présumé ambazonien, battu et torturé par des hommes en uniforme, suscite l’indignation des ONG et des protestations. Les autorités n’ont pas encore donné des explications.
Le Réseau camerounais des organisations des droits de l’homme demande une enquête indépendante et pointe du doigt l’armée. Ce n’est pas la première fois que des organisations de la société civile mettent en accusation l’armée camerounaise pour des faits d’exactions et de violence contre les civils.
Selon Amnesty International, sous le couvert de la lutte contre les terroristes et des séparatistes qui se cacheraient parmi la population, les violations des droits humains se multiplient au sein de l’armée camerounaise, que ce soit des exécutions sommaires ou des exactions de torture.
Des soldats pointés du doigt
Sur la vidéo de 9 minutes et 35 secondes, diffusée sur les réseaux sociaux le 14 février, le présumé séparatiste est arrosé d’eau froide, avant d’être frappé sur la pointe des pieds à l’aide d’une machette.
Ensuite, des hommes en uniforme l’insultent et le traitent de pro ambazonien (nom donné aux séparatistes anglophones camerounais.)
Les soldats lui demandent de coopérer et d’indiquer où ils peuvent trouver le camp de ses camarades.
La scène se déroule à Ndu, un arrondissement du département du Ndonga-Mantung (région du Nord-ouest).
Depuis 48 heures, les Camerounais expriment leur indignation. Mais, malgré le tollé médiatique, les autorités n’ont pas encore réagi.
Dans un message-fax, le sous-préfet de Ndu), demande des sanctions disciplinaires contre les militaires ayant torturé le présumé séparatiste.
Mais, les plus hautes autorités militaires sont encore silencieuses.
Depuis quatre ans, les régions du Nord-ouest et du Sud-ouest sont secouées par une crise anglophone qui a déjà causé la mort d’au moins 3000 personnes et fait plus de 700 mille déplacés internes.
Le 21 septembre 2020, un tribunal militaire camerounais a condamné quatre soldats à dix ans et un autre à deux ans de prison pour le meurtre brutal de deux femmes et de deux enfants en 2015.
Les deux femmes et leurs enfants, soupçonnés d’être des membres de Boko Haram, avaient été criblés de balles. La scène avait été filmée par des soldats et diffusée sur les réseaux sociaux.
Armand Ougock, correspondant permanent de Koaci au Cameroun.
-Joindre la rédaction camerounaise de Koaci au 237 691154277-ou cameroun@koaci.com-
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