Cameroun : Nouvelle controverse autour d'une opération anti-sécessionniste de l'armée dans le Sud-ouest
Que s’est-il réellement passé à Mautu (Muyuka) dans la région du Sud-ouest, secouée par la crise anglophone depuis quatre ans et qui a débouché sur un conflit armé ?
Dans la mi-journée du 10 janvier 2021, à Mautu, arrondissement de Muyuka département du Fako région du sud-ouest, un raid anti-sécessionniste du 21e Bataillon d’infanterie motorisée (BIM) de l’armée camerounaise a fait plusieurs morts.
L’opération, menée sur « renseignement de la population » a abouti à la « neutralisation » de plusieurs sécessionnistes. Ces éléments armés surpris en plein rassemblement ont immédiatement ouvert le feu à la vue des véhicules militaires.
« Les éléments des forces de défense leur ont infligée une réponse appropriée », indique le Capitaine de Vaisseau Atonfack Guemo Cyrille Serge, chef de la division communication du ministère de la défense qui ne donne pas le nombre de morts.
Des sources soutiennent qu’au moins 9 terroristes ont été tués.
Polémique
Le raid de l’armée aurait fait des victimes dont l’identité est sujette à caution selon certains ONG accusées d’être à la solde de l’étranger pour déstabiliser le Cameroun.
Selon ces ONG des femmes et enfants figurent parmi les victimes.
« Aucun enfant ne figure parmi les victimes », soutient le ministère de la défense.
Dans une vidéo largement partagée sur internet une voix affirme que des hommes en tenue militaire de l’armée nationale sont arrivés dans le village et ont ouvert le feu faisant plusieurs victimes.
Pour les partisans du régime, si cette version est vraie, il s’agirait des sécessionnistes arborant les tenues des militaires qu’ils assassinent.
En réaction, le porte-parole du ministère de la défense indique que le raid de l’armée a été mené « dans le respect des règles d’engagement.»
Les autorités parlent de « manipulation.»
Selon Cyrille Serge Atonfack Guemo, les leaders terroristes à la solde de la sécession manifestement dépassés par les évènements ont conçu un « fatras » d’images « macabres » pour essayer de faire endosser à l’armée un « aveugle massacre » perpétré à Mautu.
Les autorités ont déclaré avoir ouvert une enquête « minutieuse ».
En 2018, des soldats camerounais ont été impliqués dans l’exécution sommaire de 2 femmes et leurs enfants, présentés comme des présumés membres de Boko Haram.
Cette exaction avait eu lieu dans le département du Mayo-Tsanaga, région de l’Extrême-nord en proie aux attaques de Boko Haram.
Quatre militaires impliqués dans cette exaction ont été jugés et condamnés à de lourdes peines par le tribunal militaire
Plus récemment, le 14 février 2020, au moins 23 civils ont été calcinés dans le massacre de Ngarbuh à Ntumbaw dans la région du Nord-Ouest, au Cameroun, lors d’un raid de l’armée.
Armand Ougock, correspondant permanent de Koaci au Cameroun.
-Joindre la rédaction camerounaise de Koaci au 237 691154277-ou cameroun@koaci.com-
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