Cameroun : La confiscation du pouvoir par la gérontocratie dirigeante inquiète femmes et jeunes
La désignation des présidents des régions ce mardi 22 décembre 2020 est venue confirmer l’absence des femmes et des jeunes aux avant-postes pour l’alternance au Cameroun.
Les 10 présidents des régions sont tous des hommes de plus de 65 ans. Pas de femmes ni de jeunes en pole position. Quelques femmes occupent un ou deux postes de convenance.
9 des 10 régions sont contrôlées par le Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc, au pouvoir).
Seule la région de l’Adamaoua (une des trois régions septentrionales du pays) échappe à la règle. Elle sera dirigée par l’Union nationale pour la démocratie et le progrès (Undp, allié du parti au pouvoir).
Les grands partis d’opposition qui avaient boycotté le scrutin sont donc logiquement absents des exécutifs des conseils régionaux. Ceux des partis politiques d’opposition qui avaient accepté de prendre part au scrutin s’en sortent également bredouille. Le Rdpc ravage tout et n’accorde qu’un strapontin à son allié l’Undp.
Bal des vétérans
Les présidents des conseils des régions sont tous des anciens cadres de l’administration, membres du parti au pouvoir à la retraite à qui le Rdpc tente de redonner une nouvelle chance au détriment des jeunes et des femmes largement majoritaires dans le pays.
La présidence de la région du Centre, siège des institutions, échoit à Gilbert Tsimi Evouna. 76 ans. Ancien super-maire de Yaoundé de 2005 à 2020. Il est le trésorier national du Rdpc depuis 2007 et membre élu du bureau politique du parti au pouvoir depuis 2011.
L’Adamaoua est dirigée par le Dr Mohamadou Dewa de l’Undp.
Le nord-ouest par le prof Fru Angwafor III Forbuzshi. Il est le directeur général de l’hôpital gynéco obstétrique et pédiatrique de Yaoundé membre influent du Rdpc.
Le Dr Jules Hilaire Focka Focka, ancien maire Rdpc de la commune de Bafoussam 1er prend les rênes de la région de l’ouest.
Les régions de l’Est, Littoral, Nord de l’Extrême-Nord, Sud-ouest et Sud sont toutes dirigées par des caciques du Rdpc. Ils sont pour les uns des anciens préfets, douaniers à la retraite, ancien député. Pour les autres, ils sont ancien président de la fédération camerounaise de football ou des banquiers. Leur âge varie de 76 à 55 ans.
Femmes et jeunes : du simple bétail électoral
Pour le Dr Viviane Ondoua Biwole, les élections régionales du 22 décembre 2020 ont porté un coup fatal à la femme camerounaise.
« Alors que les savants du monde sont préoccupés par la pandémie à Coronavirus, les femmes camerounaises subissent en plus une autre catastrophe. Celle de leur exclusion des instances publiques et politiques stratégiques de leur pays », écrit-elle.
La spécialiste de la science de gestion y voit un recul.
En 1980, il y avait 5 femmes ministres, 6 seulement en 2006 et en 2020, aucune femme n’est ni présidente de région, ni super-maire parmi les 14 que compte le pays et encore moins gouverneure, précise-t-elle.
L’on constate également l’absence des jeunes dans les hautes sphères de décision. Pourtant, les 15 à 35 ans constitue 65% de la population au Cameroun et sont très majoritairement au chômage.
Armand Ougock, correspondant permanent de Koaci au Cameroun.
-Joindre la rédaction camerounaise de Koaci au 237 691154277-ou cameroun@koaci.com-
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VRAIMENT ça fait pitié pour les camerounais!!!!!Des gens qui n'ont plus d'avenir decider pour ceux qui viennent a peine de démarrer leurs jeunesse.c'est pitian
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