Cameroun : La corruption résiste toujours, la Conac épingle des ministères et administrations
Au Cameroun, la Commission nationale anti-corruption (Conac) a publié le 17 décembre 2020, son 10e rapport annuel de lutte contre la corruption en 2019. Le moins que l’on puisse dire c’est que la corruption est loin d’être éradiquée Cameroun. Le chemin est encore très long.
Si Dieudonné Massi Gams, le président de la Conac estime qu’il y a globalement une « résistance de la plus part des camerounais, à la corruption», l’institution qu’il dirige épingle cependant plusieurs ministères et administrations où la liste des detourneurs de fonds publics est extrêmement longue d’année en année.
Selon ce rapport de 286 pages, le ministère des Finances est le plus corrompu du Cameroun. Il est suivi de celui des Domaines et des Affaires foncières.
Viennent ensuite, les forces de maintien de l’ordre ; les collectivités territoriales décentralisées ; les ministères de la justice, transports, Marchés publics, Travaux publics éducation…
Entre 2011 et 2017, la Conac indique avoir réalisé des gains financiers cumulés de 1652,5 milliards FCFA grâce à la collaboration du tribunal criminel spécial (TCS) et de la cour suprême.
En 2018, la Conac a enregistré 23 048 dénonciations contre 482 du 1er rapport de 2011.
Pour 2019, la Conac a reçu 17 350 appels de détresse. 4 482 appels étaient en lien avec la corruption.
Laxisme
A la lecture de ce rapport de 286 pages, l’on est tenté de penser que si l’Etat camerounais venait à bout de la corruption, les ressources budgétaires engrangées permettraient de construire trois fois plus de routes, d’hôpitaux d’établissements scolaires publics, de forages et pompes d’eau potable et augmenterait l’offre en électricité.
Selon une opinion largement répandue dans le pays, la corruption fait les affaires des dirigeants camerounais qui s’enrichissent au vu de tout le monde.
Mais le Cameroun y parviendra-t-il ? Le pays de Paul Biya a été double champion du monde de la corruption.
Le lancement de l’opération « Epervier » -opération d’assainissement des mœurs dans la gestion de la chose publique -, est perçue comme un instrument de règlements de comptes pour membres du sérail un peu encombrants ou ayant des ambitions politiques.
Armand Ougock, correspondant permanent de Koaci au Cameroun.
-Joindre la rédaction camerounaise de Koaci au 237 691154277-ou cameroun@koaci.com-
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