Cameroun : Démission de l'opposant Célestin Djamen un haut responsable du Mrc
Célestin Djamen ce lundi/Douala (Ph)
Célestin Djamen était le secrétaire national aux droits de l’homme du Mrc. Il a annoncé sa démission du parti de Maurice Kamto ce lundi 14 décembre 2020 à Douala, lors d’une conférence de presse.
« Je démissionne du Mrc, mais je n’irai pas dans un troisième parti politique. J’ai fait 3 ans au SDF et 2 ans et demi au Mrc. Je ne veux pas faire comme certains qui vont de parti en parti », a déclaré Célestin Djamen devant les medias.
La démission de Célestin Djamen n’est vraiment pas une surprise. Ces derniers mois, il n’avait cessé de critiquer publiquement la gestion du Mrc.
Il dit n’avoir pas été écouté au sein des instances du Mrc, « comme au SDF, au Mrc, on m’entend. Mais, on ne m’écoute pas. J’ai peur que les mêmes causes produisent les mêmes effets. Où est le SDF aujourd’hui? », s’est-il interrogé.
Effets du boycott ?
Maurice Kamto, le leader du Mrc fait face aux critiques des militants de son parti qui espéraient pour certains, d’être élus pour la première fois à l’Assemblée nationale et pour d’autres, de siéger dans un conseil municipal ou régional.
A cause de ce boycott, le Mrc n’est ni présent dans les conseils municipaux et régionaux ni au parlement.
Des cadres du Mrc font également face aux soupçons de détournement des fonds de Survival Cameroon Survival Initiative (SCSI), une association mise sur pied par Maurice Kamto.
Elle avait pour mission de recueillir des fonds dans le but de contribuer à la lutte contre la pandémie de Covid-19.
« Quand on parle de résistance et qu’on est incapable de résister face aux euros du fonds Covid, qu’est-ce qu’on fera quand il s’agira des millions et milliards du budget de l’Etat ? » s’est ensuite interrogé Célestin Djamen.
Depuis le boycott du double scrutin municipal et législatif du 9 février 2020, le Mrc est de plus en plus divisé.
« Il est clair que si les positions de ce parti n’arrangent pas les militants, cela va impacter sur l’avenir de ceux-ci. J’ai des informations qui me parviennent, soutenant que le boycott des législatives et municipales était une décision unilatérale », poursuit-il.
Selon Célestin Djamen ce boycott a créé des frustrations au sein du Mrc et a été suicidaire pour le parti.
« Maurice Kamto a laissé 12 jours s’écouler après la date de convocation du corps électoral sans rien faire. Pour venir dire à la veille de la date de clôture de dépôt de dossiers que le Mrc n’ira pas aux élections», s’est-il indigné
Célestin Djamen accuse le Mrc de promouvoir le tribalisme et la violence dans l’arène politique.
« Il y a une racaille aux élans tribalistes qui fait trop de bruits », a-t-il déploré.
Dans la foulée, Célestin Djamen a annoncé la création d’un nouveau mouvement politique baptisé « la république en force.»
Avant Djamen, Paul Eric Kingué directeur de campagne de Maurice Kamto lors de la dernière élection présidentielle, a lui aussi claqué la porte de la coalition avec le Mrc.
Pour l’instant, le Mrc n’a pas encore officiellement réagi à la démission de Célestin Djamen.
Armand Ougock, correspondant permanent de Koaci au Cameroun.
-Joindre la rédaction camerounaise de Koaci au 237 691154277-ou cameroun@koaci.com-
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