Côte d'Ivoire : 13 ans après, le Secrétaire général du ministère des Affaires étrangères revient sur le règlement à l'amiable de l'affaire Cora de Comstar
L'affaire de la téléphonie mobile, Cora de Comstar avait pourri les relations entre la Côte d'Ivoire et les États-Unis, à cause de l'actionnaire américain Western Wireless. Il a fallu que l'Etat dédommage cet actionnaire qui avait créé en1994, la téléphonie mobile. Pour que la diplomatie entre les États-Unis et la Côte d'Ivoire soit réactivée. En 2007 un arrangement amiable entre le Gouvernement ivoirien et les États-Unis a mis fin à cet épisode.
13 ans plus tard, Daouda Diabaté, Secrétaire général du ministère des Affaires étrangères est revenu sur ce dossier au cours d'un séminaire de formation des ambassadeurs qui s'est tenu, les jeudi et vendredi à Abidjan.
Rappelant aux uns et aux autres l'apport de la diplomatie dans l'économie ivoirienne, il a precisé qu'il a été témoin du règlement du litige entre la Côte d'Ivoire et les États-Unis, concernant l'affaire Cora de Comstar.
"Je me rappelle lorsque le 15 janvier 2004 j'avais été nommé en qualité d'ambassadeur aux États-Unis d'Amérique, j'ai pris sur moi d'aller saluer l'ambassadeur des États-Unis d'Amérique qui m'a dit monsieur l'ambassadeur vous partez aux États-Unis mais si vous voulez réussir votre mission, commencer par résoudre le problème de Cora de Comstar. C'est malheureusement une malencontreuse affaire qui avait pris en otage les relations entre la Côte d'Ivoire et les États-Unis. Et les États-Unis avaient juré que tant que cette affaire n'était pas réglée, gérée aucune activité de développement ne sera entreprise en direction de notre pays. Nous avons constitué une équipe comprenant monsieur Guy M'Bengue, monsieur Ahoutou Emmanuel Koffi qui était à l'époque au ministère de l'Economie et des finances et nous avons pris notre bâton de pèlerin et pendant de longs mois, de nombreuses années, puisque c'est seulement au mois de mai 2007 que nous avons signé, un chèque dont je tairai volontier le montant donné aux États-Unis pour sortir de l'impasse de leur permettre de lever le verrou qui sapait les relations entre les États-Unis et la Côte d'Ivoire. Après avoir réceptionné le chèque, le verrou a été levé et les portes ont été ouvertes pour rependre les relations de coopération entre la Côte d'Ivoire et les États-Unis", a expliqué, le Secrétaire général.
Il a par ailleurs indiqué que, la diplomatie ivoirienne a permi à la Côte d'Ivoire de revenir dans l'AGOA suite à son exclusion.
"La Côte d'Ivoire était membre de l'AGOA, malheureusement notre pays avait été exclus et lorsque nous nous battions à l’époque pour faire revenir la Côte d'Ivoire dans l'AGOA par sa rééligibilité, on nous avait dit niet. Je me rappelle pratiquement avec les larmes aux yeux, lorsque, j’étais allé accompagner le Conseiller commercial rencontrer madame Florizel qui était la patronne de l'AGOA pour pouvoir obtenir la rééligibilité, elle m'a dit en me regardant droit dans les yeux, l'année dernière vous étiez plus proches de l'éligibilité que vous ne l'êtes cette année. Naturellement cela date de 2006. Vous comprenez, il fallait se battre pour pouvoir enlever ce verrou.
On ne peut pas demander à des investisseurs d'aller dans un pays, si l'image de ce pays n'est pas attrayante. Nous avons pu, lorsque les objectifs étaient loin devant nous, les objectifs qu'on pensait être hors de portée. Progressivement ces objectifs ont été atteints. Il s'agit du retour de la Côte d'Ivoire à l'AGOA en octobre 2011, et puis on regardait vers l'horizon", a précisé, Daouda Diabaté.
L'ambassadeur a également évoqué, le cas du MCC qui avait plus d'impact direct sur l'économie ivoirienne. Il a affirmé que dès 2012, la Côte d'Ivoire a été évaluée, elle valait 5/20. En 2013, elle a été évalué, 9/20, en 2014, 10/20 et le pays a reçu 10 milliards de FCFA.
"En 2015, nous avons eu 13/ 20 et nous avons été déclaré éligible au MCC, l'enveloppe qui a été décaissée était de 310 milliards de FCFA gratuit pour accompagner notre pays", a mentionné, le Secrétaire général.
Malheureusement selon lui, quand les financements sont venus, ils n’ont pas atterri au ministère des Affaires étrangères, mais au ministère de l'Economie et des finances, ils ont été géré par d'autres ministères.
"Chaque ambassade à son niveau fait le maximum pour apporter des financements de projets au niveau de notre pays. C'est à travers la diplomatie que le pont de Jacqueville a été construit", a conclu, Daouda Diabaté.
En réalité, l'ambassadeur a fait tous ces rappels pour montrer le rôle important joué par la diplomatie économique. Malheureusement le ministère des Affaires étrangères ne semble pas bénéficier des retombées du travail abattu par les ambassadeurs.
Wassimagnon
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