Côte d'Ivoire : La crise du Covid-19 a augmenté les risques de violences domestiques contre les filles et les femmes, révèle-t-on
Des femmes jeudi à Abidjan (Ph KOACI)
« La crise sanitaire du covid-19 a augmenté les tensions au sein des ménages et par voie de conséquence les risques de violences domestiques contre les filles et les femmes », a révélé, jeudi 10 décembre 2020 à Cocody, la présidente de l’ONG Vivre Sans Violence, Mme Nathalie Kouakou, au cours d’une conférence publique, organisé par l’ONG Genre Parité et Leadership Féminin (GEPALEF).
Selon la conférencière, Mme Nathalie Kouakou, les raisons de cette augmentation, sont dues aux mesures de confinement et de restrictions prises par l’État ivoirien, pour endiguer la pandémie du Covid-19.
« Les restrictions de mouvements ont entraîné une hausse alarmante des violences domestiques en raison de l’effet de la distanciation sociale et du confinement », a expliqué la présidente de l’ONG Vivre Sans Violence.
S’appuyant sur une étude du Centre de Recherche et de Formation sur le Développement intégré (CREFDI), Mme Nathalie Kouakou souligne que le taux d’accroissement des violences basées sur le genre, sur la période de mi-mars à juillet 2020, est de 60,42%. « Ce qui montre l’effet négatif des restrictions liées à la Covid-19, sur le nombre de VBG en Côte d’Ivoire, en d’autres termes, il existe une corrélation positive entre ces restrictions et l’accroissement des VBG », a-t-elle indiqué.
Poursuivant, la conférencière indique selon les données de l’étude, que les femmes sont les victimes principales de ces violences avec une proportion de 56% d’adultes et 44% de mineurs. « Les VBG les plus fréquentes sont les agressions physiques (48%) et les viols (36%), suivies des agressions sexuelles (12%) », a ajouté Mme Nathalie Kouakou.
La violence à l’égard des femmes et des filles représente l’une des violations des droits humains les plus répandues dans le monde, et touche toutes les femmes indépendamment de leur âge, statut socio-économique ou niveau d’éducation. Agressions sexuelles, violences conjugales, mariages forcés, mutilations génitales, esclavage sexuel, viol comme arme de guerre. Devant ces actes, les victimes donnent de la voix et souhaitent avoir réparation.
Selon la présidente de l’ONG Vivre Sans Violence, « les survivantes souhaitent majoritairement psychologiques et médicale. Dans sept cas de viols (67%) sur 10 et un cas d’agression sexuelle (25%) sur 4, souhaite une poursuite judiciaire ».
Pour favoriser une réduction des VBG, en Côte d’Ivoire, Mme Nathalie Kouakou a exhorté les femmes à parler et à dénoncer les cas de violences dont elles sont victimes. En outre, elle a aussi préconisé que les auteurs de ces violences puissent bénéficier d’assistance psychologique. « Il faut des structures qui prennent en charge les violents, si on les prend en charge, on va réduire les VBG », a renchéri Mme Nathalie Kouakou.
Des recommandations qui ont eu l’adhésion de la présidente de l’ONG GEPALEF, Mme Angèle Koue, qui a aussi préconisé la mise en place de mécanismes pour déceler les cas de violences, à travers des appuis financiers et institutionnels. En plus, Mme Angèle Koue, a invité les acteurs de la société civile à prendre leurs responsabilités, à se ressaisir et à s’organiser pour « changer les choses ».
Cette conférence publique initiée par le GEPALEF avait pour thème : « Etat des lieux des violences faites aux femmes et aux filles dans la période de la COVID 19 », s’inscrit dans le cadre des 16 jours d’activisme contre les violences basées sur le genre.
Donatien Kautcha, Abidjan
Infos à la une
Communiqués
Côte d'Ivoire
Côte d'Ivoire
Côte d'Ivoire