Cameroun-France : Goncourt des lycéens, pas d'unanimité sur le sacre de Djaïli Amadou Amal perçu comme un combat contre la polygamie
Une partie de la presse camerounaise célèbre ce jeudi, le sacre inattendu de la romancière Djaïli Amadou Amal qui a remporté le Goncourt des lycéens 24 heures plus tôt avec «Les Impatientes » (éditions Emmanuelle Colas).
La romancière camerounaise de 45 ans a créé l’évènement. En effet, elle a remporté le Prix Goncourt des lycéens, décerné par un jury représentant 2 000 lycéens ayant participé à l'un des prix littéraires le plus vendeur en France.
Mariée de force à 17 ans, la native de Maroua principale ville de la région de l’Extrême-Nord, s’est inspirée de sa propre vie pour traiter des sujets tabous dans certaines régions du Cameroun dont le mariage forcé et la polygamie.
Un sacre célébré par les médias et la classe politique
Prix Goncourt des lycées : « Djaïli Amadou Amal l’emporte ». Le roman « Les impatientes » de l’écrivaine camerounaise a remporté hier cette distinction littéraire créée par le ministère français de l’Éducation nationale, écrit le quotidien pro gouvernemental Cameroon Tribune.
Goncourt des lycées : « Djaïli Amadou Amal : le sacre ! » écrivent les quotidiens privés (Émergence- Mutations-Le Jour).
Littérature : « Une Camerounaise primée », souligne (La Nouvelle Expression).
L’écrivaine camerounaise a également reçu les félicitations de la classe politique
Jacques Famé Ndongo le ministre de l’Enseignement supérieur a salué un « moment cardinal pour l’histoire de la littérature camerounaise et pour l’écriture féminine, si fine et si cristalline ».
« Merci Djaïli Amadou Amal, notre Prométhée qui vient d’arracher le feu aux dieux du Goncourt à Lutèce (Paris), la ville des lumières » conclut-il.
L’opposant Maurice Kamto s’est réjoui de cette distinction « éclatante » qui met en orbite une écrivaine talentueuse.
« Par l’exemplarité de son parcours riche en défis et nourri de sa détermination à se forger un destin », poursuit le leader du Mrc.
Autoflagellation
La romancière Djaïli Amadou Amal s’est inspirée de sa propre histoire pour écrire son roman. En effet, elle a été mariée de force à l’âge de 17 ans. Elle quittera cet homme cinq ans plus tard.
Féministe engagée Djaïli Amadou Amal fait des discriminations et des violences envers les femmes son combat.
La presse l’a d’ailleurs surnommée « la voix des sans-voix ».
Toutefois, son combat se heurte à des résistances ancrées dans une société attachée à ses valeurs.
La loi punit le mariage forcé et la pratique est condamnée par une majorité de Camerounais. Par contre, la polygamie qui n’est pas obligatoire n’est ni un délit ni un crime.
Selon l’ordonnance du 29 juin 1981 portant sur la famille et relative à l’organisation de l’état civil et des personnes physiques au Cameroun les époux doivent mentionner le système matrimonial de leur choix sur l’acte de mariage : monogamie ou polygamie.
Si les époux ne font pas cette précision lors de la célébration de leur mariage, le maire inscrit dans les registres civils, que l’union a été conclue selon le régime polygamique, précise l’ordonnance de 81.
Une partie de l’opinion perçoit le sacre de Djaïli Amadou Amal comme la poursuite du combat contre la polygamie en Afrique qui n’est pas reconnue en occident.
Selon cette opinion, la campagne de dénigrement contre la polygamie en Afrique poursuit son chemin.
Armand Ougock, correspondant permanent de Koaci au Cameroun.
-Joindre la rédaction camerounaise de Koaci au 237 691154277-ou cameroun@koaci.com-
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