Cameroun : Mouvement d'humeur des avocats largement suivi
Le mouvement d’humeur lancé par le conseil de l’ordre des avocats a été largement suivi dans les tribunaux de la capitale, comme constaté ce lundi par Koaci.
Le barreau des avocats du Cameroun avait appelé au non-port de la robe du 30 novembre au 4 décembre pour protester contre les violences policières et les violations des droits de leurs clients.
Dans la grande cour du palais de justice de Yaoundé, la capitale du Cameroun, aucun avocat n’était visible en robe ce lundi.
« Mon avocat observe un mouvement de grève. Sans lui c’est un peu pénible. Il connait mieux que moi toutes les portes où il faut frapper », affirme Josiane entourée de quelques amis.
Josiane a engagé une procédure contre un partenaire d’affaires pour « abus de confiance. »
L’affaire est programmée à l’audience de jeudi.
« En son absence, je vais demander le renvoi. Je ne peux pas faire autrement », lâche la jeune dame.
Du 30 novembre au 4 décembre, les avocats observeront un mouvement d’humeur. Ils dénoncent les violences policières, les violences policières et les entraves à leur profession.
Colère
Le ton est monté le 10 novembre dernier à Douala, la métropole économique du Cameroun. Lorsque des agents de la police nationale, ont fait usage de gaz lacrymogènes et de matraques pour disperser des avocats qui s’opposaient à la décision d’un juge.
Les avocats s’opposaient au placement en détention provisoire de deux de leurs confrères.
Dans un communiqué rendu public le 21 novembre, le conseil de l’ordre a dénoncé entre autres, les brutalités policières, une persécution programmée des avocats et les interpellations arbitraires d’avocats.
En conséquence, précisait le communiqué, l’ordre décidait « de renoncer aux hommages judiciaires initialement programmes sur les parvis e la cour d’appel du littoral et de la Cour suprême du Bâtonnier Tchakoute Patie », décédé au Havre en France le 4 octobre dernier.
Et, « de la suspension du port de la robe » ainsi que, « la non-fréquentation des cours et tribunaux sur toute l’étendue du territoire pendant cinq jours ».
Le conseil de l’ordre avait indiqué que son mouvement d’humeur était « renouvelable » jusqu’à ce que soit mis fin à la cabale contre les avocats.
« Il faut que cela cesse », s’est indigné un ténor du barreau dans une radio locale.
«Ce gouvernement méprise les avocats. Comment comprendre qu’un avocat soit mis aux arrêts alors qu’il est juste venu s’enquérir de la situation de son client ? », poursuit-il.
Boycott
Ce mouvement d’humeur ne fait pas d’unanimité sur l’ensemble du territoire. Certains avocats ont laissé entendre qu’ils ne suivraient pas le mouvement d’humeur.
Selon un avocat, ceux qui boycottent le mouvement d’humeur seront sanctionnés.
Le gouvernement camerounais n’a pas encore officiellement réagi à cette grève. Mais, il a tenté de désamorcer la bombe en ordonnant la libération des avocats placés en détention provisoire.
Armand Ougock, correspondant permanent de Koaci au Cameroun.
-Joindre la rédaction camerounaise de Koaci au 237 691154277-ou cameroun@koaci.com-
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