Cameroun : Pourquoi Macron change de ton vis-à-vis de Biya ?
Ph
Dans un court extrait de l’interview que le président français vient d’accorder à « Jeune Afrique », il aborde la situation au Cameroun après les généralités de la politique française sur l’Afrique.
Interrogé par JA sur le conflit dans les régions anglophones et la situation politique où l’opposition est « régulièrement réprimée », notamment avec Kamto qui en fait les frais, Macron s’est voulu
mesuré avec le chef d’Etat camerounais.
« […] J’invite le président Biya à effectuer les gestes d’ouvertures lui aussi doit préparer le renouvellement et pacifier son pays», a déclaré Emmanuel Macron, qui n’a pas pris fait et cause pour l’opposant Maurice Kamto, placé en résidence surveillée de fait, depuis le 22 septembre 2020.
Changement de ton
Le 22 février 2020, le chef d’Etat français avait affirmé exercer des « pressions » et donner des « injonctions » à son homologue camerounais.
Interpellé en marge du Salon de l’Agriculture par un activiste d’origine camerounaise qui lui demandait de dénoncer les violations des droits de l’homme attribuées à l’armée camerounaise, Emmanuel Macron promettait de mettre le
« maximum de pression » sur Yaoundé.
Macron avait révélé avoir exercé la pression pour faire libérer Maurice Kamto, « J’ai dit au président Biya qu'il ne viendrait pas à Lyon sans libérer Maurice Kamto », avait révélé Macron.
Et, de poursuivre sur sa lancée, « Je vais appeler la semaine prochaine le président camerounais Paul Biya et on mettra le maximum de pression pour que la situation cesse. Il y a des violations des droits de l’homme au Cameroun qui sont intolérables », avait déclaré le chef d’Etat français.
Agacement
La déclaration du chef d’Etat français avait agacé Yaoundé.
Réagissant à ces propos du président Emmanuel Macron, le gouvernement camerounais avait assuré vouloir rester « maitre de son destin ».
Sans citer nommément Macron, le gouvernement camerounais a demandé dans un communiqué « aux pays amis », de ne « point accorder de crédit à des activistes au risque d’être piégés et de faire preuve d’une candeur, voire d’une inimitié susceptibles de porter préjudice aux bonnes relations avec le Cameroun », avait écrit le ministre de la communication René Emmanuel Sadi dans un communiqué.
« Le Cameroun […] entend rester maître de son destin », avait-il ajouté.
« Le Cameroun n’est pas un DOM-TOM »
Des milliers de jeunes partisans du régime avaient manifesté dans le calme à Yaoundé devant l’ambassade de France, contre les propos de Macron et en scandant des slogans antifrançais.
La plupart des manifestants arboraient des drapeaux camerounais d’autres avaient des pancartes aux slogans hostiles à la France.
« M. Macron le Cameroun n’est pas un DOM-TOM [département et territoires français d’outre-mer]. M. Macron mêle toi de tes oignons », avaient écrit les manifestants sur leurs pancartes.
Cette levée de bouclier contre des propos jugés «condescendants» et
« paternalistes » de la France semble avoir ramené Macron à plus de respect, de mesure et de pondération vis-à-vis de son homologue camerounais.
«Cette fois, Emmanuel Macron n’a dit que l’essentiel. On sent qu’il n’aime pas trop Biya, mais il ne choisit pas Kamto. En clair, il préfère Biya », estime un internaute.
Armand Ougock, correspondant permanent de Koaci au Cameroun.
-Joindre la rédaction camerounaise de Koaci au 237 691154277-ou cameroun@koaci.com-
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