Scène de chienlit ce lundi à Marcory après l'incendie d'un bus (ph KOACI)

Lanceurs de mot d'ordre de chienlit en totale liberté, discours tribal sans limite, casseurs incendiaires de bus en action sous les yeux d'un pouvoir sécuritaire trop permissif, voilà ce qui est de plus en plus dénoncé par une population ivoirienne, en grande majorité, lasse de tout spectre de bordel à 11 jours d'un scrutin présidentiel sans enjeu et qui ne l’intéresse guère, comme mesuré aux quatre coins du Pays par KOACI..

La Côte d'Ivoire est vraiment bien loin d'autres Pays africains certes taxés de dictatures, mais néanmoins où règne l'ordre dans le développement.

Citons, entre autres, le Cameroun et son éternel Biya ou encore le Rwanda de Kagamé où les forces de l'ordre, en tenue ou en civil, sont employées sans aucune limite, pour mater qui oserait troubler l'ordre public sans que ça n'émeuve ces médias et ONG internationaux, ou ses rapporteurs diplomatiques, qui font comme trembler le régime ivoirien jusqu'à la paralysie de son action.

Chicoter comme il se doit qui oserait prendre la rue pour casser ou bloquer les travailleurs, en faisant fi de ce qui pourrait être dit par des commentateurs de Pays parfois aux situations pires, ce sentiment prédomine dans la majorité silencieuse qui déplore l'aspect bien trop "choco" (gentil, ndlr) d'Alassane Ouattara.

Hier encore à la Riviera 2 ou à Marcory, les incendiaires de bus et les casseurs ont eu libre court dans leurs actions. Ils étaient même abordables par les journalistes, mais étrangement pas par les forces de l'ordre. Résultat, de la communication du pire et aucune arrestation.

L'opinion ivoirienne parait sans aucune pitié face à la chienlit qui va jusqu'à la fermeture des écoles après mot d'ordre d'un syndicat, impensable là où la réelle autorité de l'Etat prédomine. Elle demande même à ce que les méthodes fortes soit employées sur qui serait pris en flagrant délits de casse, et va jusqu'à exiger que ceux qui cassent soient sévèrement matés en public à titre d'exemple.

Au constat, elle reste sur sa faim et ses frustrations de vivre dans un pays trop permissif qui instaure une forme de climat permanent d'instabilité et d'insécurité pour dès qu'il s'agit de politique.

A force de demander de l'aide à tout le monde, anicroche de souveraineté, le pouvoir ivoirien est sans nul doute pris dans un étau qui l'oblige à montrer en permanence des sourires aux dents blanches, faire toute sorte de compromis, mais à ne pas trancher fermement.

S'il y pense peut être, à coup sûr, si le permissif constaté pourrait être en rapport avec une campagne électorale à mener du mieux possible jusqu'à la proclamation des résultats dans un contexte alambiqué, il n'ose pas à cause du "qu'en dira ton" de ses geôliers en col blanc.

Néanmoins, une Nation qui se construit ne peut pas laisser libre court à ceux, des plus hautes sphères sociales aux plus basses, dont la seule motivation demeure dans la destruction. Au constat d'un dialogue qui montre ses limites et qui, à la finale, dominé par les mauvaises foi, ne sert à rien, si le pouvoir ne montre pas ses muscles à temps il ne rassurera pas les gagnés par les doutes et l'angoisse sécuritaire.

Amy Touré