Nigeria : La SARS dissoute, la SWAT contestée, protestations grandissantes
Des manifestants contre la SARS (ph)
La détermination des nigérians ne faiblit pas dans les rues du pays pour en finir une fois pour toute avec la Brigade spéciale de répression des vols (SARS), une unité spéciale de la police chargée de lutter contre le vol. Les brutalités des agents de SARS sont en grande partie la source des manifestations de rues qui gagnent plusieurs villes au Nigeria.
Les manifestations contre les violences policières ont repris le dimanche dernier bien que le Président nigérian, Muhammadu Buhari, ait annoncé certaines mesures devant apaiser les populations.
A l’origine des faits, le 03 octobre dernier, soit deux jours après la fête de l’indépendance du Nigéria, une vidéo a été publiée sur Twitter montrant un homme qui aurait été tué par la police à Ughelli, dans l’Etat du Delta, au sud du Nigeria.
La Brigade spéciale contre les vols qui a été initialement mise en place pour lutter contre les crimes violents a, dans l’exercice de ses fonctions, dépassé ses prérogatives pour infliger des sévices aux populations, notamment les jeunes aisés qu'elle soupçonnerait de gagner de l'argent par des moyens illégaux.
En partant de la vidéo à scandale, des milliers de personnes (hommes, femmes, personnes handicapées, groupes ethniques et politiques différents) ont entamé des manifestations qui se sont muées en protestions contre la SARS. Devant la détermination des manifestations, Mohammed Adamu, l'Inspecteur général de la police (IGP), a annoncé le 11 octobre que le SARS a été dissoute. Le 13 octobre, il a déclaré qu’une nouvelle unité appelée l’Equipe spéciale des armes et tactiques (SWAT), remplacera la SARS mais sa sortie n’a pas calmé les ardeurs des populations. Les policiers de la SARS mis en cause devront être redéployés, indique la présidence, un nouvel arrangement pour remplacer l’équipe est en cours d’élaboration.
Ultimes gestes de décrispation
Comme ultimes mesures devant apaiser les jeunes qui sont de loin les principaux cibles de la SARS, l’Inspecteur Général de la Police a ordonné aux policiers de cesser de vérifier les téléphones des citoyens.
Le phénomène de contrôle des téléphones a souvent lieu aux points de contrôle, aux barrages routiers ou lors des patrouilles. Les policiers, dans la plupart des cas, saisissent de force des téléphones des gens et procèdent à des recherches des e-mails, des SMS et des échanges sur les réseaux WhatsApp, Facebook, Instagram et Twitter pour savoir s’ils sont des arnaqueurs. La restitution des téléphones est souvent conditionnée à des frais et un refus pour réclamer sa propriété peut aboutir à la confiscation de l’appareil ou des bastonnades du propriétaire.
Les mesures prises par la direction de la police suffiront-elles à calmer le ras-le-bol des manifestants ? En tout cas, la dissolution de la SARS et son remplacement par la SWAT laissent certaines personnes dubitatives sur leur soif avec la perception que l’unité dissoute a juste changé de nom. Pendant ce temps, les manifestants ne faiblissent et retournent dans les rues pour se faire entendre.
Mensah correspondant permanent de KOACI au Togo, Nigeria et Ghana
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