Affi N'guessan au meeting d'Anono du samedi dernier (Ph KOACI)

L'opposition ivoirienne a décidé de se faire entendre le samedi prochain et mettre sur la table ses griefs contre le chef de l'Etat Alassane Ouattara, par ailleurs candidat du RHDP, Parti présidentiel.

La candidature d'Alassane Ouattara, jugée d'anticonstitutionnelle par l'opposition qui a décidé de se mettre ensemble pour une unité d'action en vue d'exiger le retrait de la candidature du chef de l'Etat.

C'est le sens de la désobéissance civile lancée par Bédié qui, doit à en croire l'opposition rentrer dans sa phase active à partir du 10 octobre prochain, date du meeting des forces de l'opposition au stade Félix Houphouët-Boigny, au Plateau.

Pascal Affi N'guessan, président reconnu du Front populaire ivoirien (FPI) était sur les antennes d'un média d'Etat français pour situer les enjeux du meeting du samedi prochain.

Celui qui est suspecté d'avoir exprimé devant la presse des éléments de langage de chienlit (appel à rester dans le stade après la manifestation, ndlr) glissés par le représentant de la mission de l'Union Européenne en Côte d'Ivoire, comme hier révélé (voir article associé, ndlr), a fait savoir que le meeting du samedi prochain a pour objectif de manifester contre la volonté de passage en force du chef de l'Etat Alassane Ouattara, candidat du Parti au pouvoir.

L'opposition, après les revers infligés d'appels à manifester et à la désobéissance civile ignorés de l'ensemble au constat, veut, à en croire Pascal Affi N'guessan, réclamer l'organisation des élections justes et transparentes.

À ceux qui soutiennent que l'opposition a un agenda caché d'insurrection à travers ce meeting, le président du conseil régional du Moronou rassure : "Nous ne sommes pas dans une logique insurrectionnelle, la désobéissance civile, ce n'est pas l'insurrection sinon nous aurons pu utiliser le terme insurrection. Nous plaçons ces manifestations sous le signe de la paix, de la légitimité des citoyens de ce Pays de dire non."

Celui qui subit les foudre de Simone Gbgabo, qui appelle clairement à ne pas le voter, a laissé entendre que la démarche de l'opposition est d'amener le chef de l'Etat Alassane Ouattara à la table de négociation concernant tous les sujets qui divisent à savoir le cadre juridique et institutionnel des élections.

Le député de Bongouanou a demandé le report du scrutin présidentiel de trois (3) mois, le temps de réformer le Conseil constitutionnel et la commission électorale indépendante (CEI).

"Faute de transition, nous proposons un report de trois mois pour reformer le cadre juridique et institutionnel des élections", a-t-il affirmé.

Affi N'guessan a enfin martelé et ce, répondant aux cadres du RHDP qu'il est plus difficile d'organiser une désobéissance civile que l'organisation d'une élection présidentielle.

"Tant que nous sommes vivant, nous utiliserons les moyens à notre disposition pour mener notre combat.", a-t-il conclu.

Jean Chrésus