Cameroun : Elections régionales, les enjeux d'un scrutin controversé mais décisif pour la décentralisation
(Ph)
Le 6 décembre 2020, le Cameroun va vivre la toute première élection des conseillers régionaux de son histoire. Un pas décisif pour la mise sur pied de la décentralisation prévue par la loi du 18 janvier 1996 portant révision de la Constitution du 02 juin 1972.
Le scrutin est controversé. Si plusieurs formations de l’opposition ont confirmé leur participation, d’autres appellent au boycott du scrutin. Comme à son habitude, l’opposition camerounaise ira donc en rangs dispersés à ce scrutin indirect, crucial pour l’avenir du pays.
Les appelants au boycott reprochent au pouvoir d’avoir « verrouillé » le code électoral. Ces formations exigent la révision du code électoral et la résolution de la crise anglophone avant tout scrutin.
Après le scrutin du 9 février 2020, la formation que dirige Paul Biya contrôle 316 conseils municipaux sur les 360 que compte le Cameroun. Le collège électoral pour ce scrutin indirect est constitué des conseillers municipaux et des représentants du commandement traditionnel des 1ers, 2 et 3e degrés autochtones dont la désignation a été homologuée. Le Rdpc au pouvoir est donc quasiment sûr de remporter le scrutin.
À l’issue du vote, 90 conseillers régionaux seront élus par région. À raison de 20 représentants des chefferies traditionnelles et 70 délégués départementaux par région. Soit 900 pour l’ensemble des 10 régions du pays.
Missions/compétences et incompatibilités
Un exécutif sera élu à la tête de chaque région qui comprend chacune plusieurs départements et une multitude d’arrondissements. Il y aura donc désormais au Cameroun, un président de conseil régional, un premier vice-président etc…
Selon la loi camerounaise du 24 décembre 2019, la décentralisation c’est le transfert des compétences de l’Etat aux collectivités territoriales décentralisées.
La loi portant code électoral précise en son article 251, « Nul ne peut être candidat à un mandat de conseiller régional s’il ne réside de manière effective dans le ressort de la région concernée.»
L’article 65-2 de la loi de 2004 fixant les règles applicables aux régions prescrit au président du conseil régional de résider dans le chef-lieu de la région concernée.
Ainsi, le président du conseil régional du Centre devra résider à Yaoundé. Celui du Littoral, à Douala Etc…
Le président du conseil régional est une personnalité autochtone, précise la loi camerounaise.
L’article 253 fixe les incompatibilités. Ainsi, les membres du gouvernement et assimilés, les chefs des circonscriptions administratives et leurs adjoints, les personnels de la police, militaires en fonction, les maires, parlementaires, sénateurs, ambassadeurs/ responsables dans les missions diplomatiques, présidents des cours/tribunaux ne peuvent exercer des fonctions de président du conseil régional.
Les ressources nécessaires de la région pour l’exercice de ses fonctions lui sont dévolues soit par transfert de fiscalité ou par dotations, soit par les deux à la fois.
D’après la loi, les domaines de compétences du conseil régional concernent l’économie, (accompagnement des PME, appui aux micro projets…) Travaux publics (réhabilitation et entretien des routes départementales et régionales…), environnement (protection de l’environnement, des aires protégées…), Santé (création, gestion des formations sanitaires…). La gestion du système éducatif, culturel et sportif tout comme l’urbanisme/ de l’habitat fait également partie des attributions du conseil régional.
Armand Ougock, correspondant permanent de Koaci au Cameroun.
-Joindre la rédaction camerounaise de Koaci au 237 691154277-ou cameroun@koaci.com-
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