Burkina Faso : Le seuil de 1 million de déplacés dépassé en plein contexte de coronavirus
La violence armée a déplacé plus d’un million de personnes au Burkina Faso depuis le début de la crise, en conséquence de certains des pires crimes, notamment des meurtres, des enlèvements et des attaques perpétrés contre des civils dont beaucoup sont des enfants.
Les niveaux de déplacement sans précédent se sont produits alors que la pandémie de coronavirus aggrave une crise humanitaire déjà critique.
"Le Burkina Faso est en feu et l'épidémie la plus meurtrière en ce moment est la violence généralisée perpétrée contre les civils. Les familles fuient les attaques brutales, les exécutions et les enlèvements, les enfants sont tués et mutilés par les bombes de bord de route. Ces chiffres alarmants prouvent à quel point la situation est catastrophique et devraient inciter la communauté internationale à faire davantage pour aider ceux qui en ont désespérément besoin", a déclaré Manenji Mangundu, directeur national du Conseil norvégien pour les réfugiés (NRC) au Burkina Faso.
Plus de 450 000 personnes ont été nouvellement déplacées en 2020, avec 184 attaques contre des civils enregistrées selon les nouveaux chiffres du Conseil Burkinabé pour l'Aide d'Urgence et la Réhabilitation (CONASUR).
Le nombre de personnes déplacées est passé de 87 000 en janvier 2019 à plus d'un million en août 2020, soit une augmentation de plus de 1000 % en huit mois seulement.
Les écoles et les établissements de santé sont régulièrement pris pour cible par les groupes armés, ce qui rend l'accès aux soins impossible alors que le Covid-19 continue de se propager. Seize écoles ont été incendiées dans l'est du pays depuis le 27 juillet seulement, mettant en péril la prochaine année scolaire pour 3 000 enfants.
Le niveau de la faim augmente dangereusement en raison de la violence, de la faible pluviométrie et des restrictions imposées par le Covid-19. Plus d'une personne sur dix souffre désormais d'insécurité alimentaire, ce qui représente une augmentation spectaculaire de 213 % par rapport à la même période l'année dernière.
Au moins 372 000 enfants de moins de cinq ans et 88 500 femmes et filles enceintes ou allaitantes souffrent de malnutrition aiguë dans les régions du Sahel, du Centre-Nord, de l'Est, du Centre-Est, du Nord, de la Boucle du Mouhoun et du Centre-Ouest.
Les effets du Covid-19 vont bien au-delà de ses conséquences sur la santé. Les familles déplacées à l'intérieur du pays sont durement touchées par les chocs économiques, ainsi que par les mesures de confinement du virus, telles que les fermetures d'écoles, d'entreprises et d'institutions gouvernementales. La perte des moyens de subsistance a eu de graves répercussions sur les familles déjà vulnérables avant que la crise ne frappe.
"Parmi les familles déplacées se trouvent des agriculteurs qui ont tout perdu. Les stocks alimentaires diminuent et les prix s'envolent. Le sorgho, qui coûtait 250 CFA, a doublé. Quand vous allez au centre de santé, vous voyez beaucoup d'enfants mal nourris", explique Augustin, un Burkinabé qui accueille 40 personnes déplacées dans la ville de Barsalogho.
Le Burkina Faso est également classé troisième sur les dix crises les plus négligées dans le monde selon la liste du NRC publiée en juin.
Boa, Ouagadougou
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oh!!! que c'est dommage ...comment en est on arrivé là ??? yako !
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