Côte d'Ivoire : FIF, le film de la folle semaine de la commission électorale dissoute pour « manquements », un représentant de René Diby donne sa version des faits
Le comité exécutif de la Fédération Ivoirienne de Football (FIF) a décidé de la suspension du processus électoral et convoqué une assemblée générale extraordinaire, face au blocage, comme nous vous le rapportions ce matin (voir article associé, ndlr) .
Il est reproché à la commission électorale mise en place le 04 juillet dernier à Yamoussoukro, de graves manquements dans l’exerce de sa fonction.
Voici le film de la folle semaine de la commission électorale dissoute le comité exécutif de la FIF dirigé par Sidy Diallo. :
« Le jeudi 6 août, les membres de la Commission électorale (CE) se sont réunis au siège de la Fédération ivoirienne de football pour délibérer sur la validité des quatre dossiers de candidature à la présidence de la FIF déposés auprès du Secrétariat général de la CEI. A l’unanimité des 7 membres et après analyse de la conformité des dossiers de candidature avec les textes qui régissent l’élection du président de la faîtière, deux candidats sont recalés : Koffi Kouadio qui n’a pas produit la caution de 5 millions ni les parrainages des clubs et des groupements d’intérêt ; et Didier Drogba qui a vu ses parrainages octroyés par Bahi Antoine (Africa Sports) et Danon Roland (le chef de file des arbitres dissidents), déclarés illégaux. Les dossiers des candidats Sory Diabaté et Yacine Idriss Diallo sont jugés « complets », donc validés.
Après la délibération, les membres de la Commission électorale se séparent. Le président René Diby et le secrétaire général Sam Etiassé sont priés, en application des textes de la Fédération, de faire saisir la décision et de la signer conjointement pour notification aux candidats et publication. La décision est dactylographiée et transmise au président René Diby pour signature avant d’être transmise à Sam Etiassé. Car, pour que la décision soit valable et produise des effets juridiques, il faut absolument qu’elle porte la double signature de René Diby et de Sam Etiassé.
Petit retour en arrière. Le mercredi 5 août, la veille de la réunion de la commission électorale, le président René Diby informe la présidence de la FIF qu’en raison des publications sur les réseaux sociaux, sa vie pourrait être menacée et qu’il faudrait lui trouver une sécurité rapprochée avant le jeudi 6 août. Ce même jour, la présidence de la FIF approche le ministre de la Sécurité et lui expose la situation. Sur instruction directe du ministre, un agent de la Brigade de surveillance des personnalités est mis à la disposition de René Diby. Et, c’est accompagné de cet agent armé que René Diby arrive à la FIF pour la délibération de la CE le jeudi 6 août. A la fin de la réunion, Diby repart à son domicile avec l’agent détaché pour assurer sa sécurité.
Le même jour, alors que la décision dactylographiée est prête pour la signature et sa publication, le président René Diby reçoit un coup de fil du ministère des Sports. Lequel le prie de différer la publication de la décision au samedi 8 août de sorte qu’elle ne fasse pas de l’ombre médiatiquement à l’adresse de la nation du Chef de l’Etat, prévue à 20 heures à l’occasion de la Fête de l’Indépendance. René Diby accède à cette doléance et informe la présidence de la FIF.
Rendez-vous est donc pris pour tous les membres de la commission, le samedi 8 août, pour signature et publication de la décision.
Sauf que quelques heures plus tard ce même jeudi, des fuites organisées ou supposées telles, arrivent sur les réseaux sociaux, lesquels s’enflamment. « Les nouvelles ne sont pas bonnes pour Drogba. René Diby veut éliminer Didier Drogba. Si Drogba n’est pas candidat, il n’y a plus de FIF », lit-on notamment sur plusieurs plateformes, avec des échanges enfiévrés.
Le samedi 8 août, à la surprise générale, René Diby arrive à la FIF sans son garde du corps. Il avait libéré l’agent détaché à sa sécurité, dans la soirée du jeudi 6 août. Dans les locaux de la FIF, René Diby, au lieu de signer la décision pour la remettre à Sam Etiassé, informe plutôt quelques membres de la Commission qu’en raison des menaces graves contre sa vie et celle de son épouse et, pour maintenir la cohésion sociale, il propose que la Commission prenne une nouvelle décision pour réintégrer le candidat Didier Drogba et de laisser tomber l’application des textes de la FIF.
La réunion qui s’en suit accouche logiquement d’une souris après des discussions houleuses. Sam Etiassé et d’autres membres, notamment les magistrats, refusent catégoriquement de s’associer à « une telle forfaiture ». Une autre rencontre est alors convoquée pour le dimanche 9 août. Mais ce même samedi, plusieurs médias en ligne annoncent la validation de la candidature de Didier Drogba, de même que celles de Yacine Idriss Diallo et Sory Diabaté. Mais l’information n’est pas officiellement confirmée. Aucun des candidats n’a d’ailleurs reçu par voie d’huissier, comme le recommande le code électoral, la notification de la décision de la Commission électorale.
La journée du 9 août a été longue à la FIF. Quand ils se retrouvent pour échanger à nouveau, le président René Diby prétend que le gouvernement, via le ministre des Sports Danho Paulin, l’aurait appelé pour lui faire injonction, pour des raisons de cohésion sociale, de renverser la décision prise à l’unanimité des membres de la commission électorale, le jeudi 6 août et que, par conséquent, il faut une nouvelle délibération pour valider trois candidatures sur quatre, dont celle de Didier Drogba. Une proposition à laquelle certains membres comme Soumahoro Mamadou, accèdent mais qui est rejetée par d’autres, notamment Sam Etiassé, chargé dans la Commission d'expliquer les textes de la FIF et de veiller à leur application stricte, et le magistrat hors hiérarchie, Abel Yohou.
De discussions en discussions, les membres de la Commission s’enferment dans un bureau sans Sam Etiassé, et débattent toute la journée. René Diby ressort de cette réunion avec une nouvelle décision prise par trois membres. Les candidatures de Sory Diabaté, Yacine Idriss Diallo et Didier Drogba sont retenues en violation totale de tous les textes de la FIF. De nouvelles fuites sur cette nouvelle décision sont organisées sur les réseaux sociaux, qui s’enflamment en apprenant la validation de la candidature de Didier Drogba « à la demande du gouvernement pour préserver la cohésion sociale. »
Informé de ce qui s’est passé le dimanche, les états-majors des autres candidats sont stupéfaits. Celui de Sory Diabaté monte au créneau. « Il est inconcevable qu’on piétine les textes de la fédération pour faire plaisir à quelqu’un. On n’acceptera pas cette forfaiture. Autant prendre un arrêté ministériel pour nommer Didier Drogba président de la fédération à vie. Cela nous permettra de gagner du temps », tempête un dirigeant de club du staff de Sory Diabaté.
A ce jour, le processus électoral à la FIF est totalement bloqué. La décision prise à l’unanimité le jeudi 6 août n’est pas valide juridiquement parce que René Diby a refusé 72 heures après de la signer. La nouvelle décision prise le dimanche pour renverser celle de jeudi, n’est pas elle aussi valide juridiquement parce que Sam Etiassé, le secrétaire général de la Commission électorale « refuse d’associer son nom à une forfaiture » en y apposant sa signature. Or sans cette signature, la décision du dimanche, même portant la signature du président René Diby, n’a aucune validité et ne peut être notifiée à personne.
Résultats des prolongations, la commission électorale est en ce moment en possession de deux décisions non valides qu’elle ne peut notifier à personne, alors que selon les textes de la FIF, cette Commission doit notifier sa décision aux candidats au plus tard ce mardi 11 août à 18 heures. Ce qu’elle n’a pu faire.
Du coup, la Commission électorale est forclose. Selon nos sources, le président de la fédération a saisi la FIFA et la CAF pour leur expliquer en détail les péripéties qui ont émaillé l’examen des dossiers de candidature. Sidy Diallo, devrait logiquement, conformément aux textes de la FIF, suspendre le processus électoral ce mercredi et révoquer toute la Commission électorale et convoquer une Assemblée générale pour en installer une nouvelle qui se chargera d’étudier les quatre dossiers de candidature réceptionnés par le Secrétariat général de la future défunte CE. »
En réaction, Soumahoro Mamadou membre de la commission et représentant de René Diby a eu une rencontre pour donner sa version des faits.
Selon le doyen des présidents des fédérations nationales sportives, la commission est toujours en place et que seule une Assemblée Générale peut la dissoudre.
« Nous sommes toujours en place, et la commission n’est pas dissoute, la date du 5 septembre prévue pour l’élection du prochain président est maintenu. Nous avons été à la suite d’une Assemblée générale et c’est elle qui doit nous destituer », a-t-il expliqué, certainement pas informé que , le président sortant et comme le précise les textes de la FIF, a convoqué une Assemblée Générale extraordinaire le 29 aout prochain à Abidjan , afin de statuer sur une nouvelle commission électorale.
Concernant la validation de la candidature de Didier Drogba en dehors des textes, il justifie que l’ancien capitaine des éléphants a déposé son dossier avec les huit (08) parrainages exigés.
« Le dossier de Drogba était recevable. On a demandé les 8 parrainages, il avait ses 8 parrainages. On a accepté son dossier. Le seul blocage est Sam Etiassé », a justifié le doyen Soumahoro, sans en dire plus sur l’authenticité des dossiers de parrainage, quand on sait que des clubs ont parrainé deux fois des candidats.
Et pourtant les textes sont précis sur cette question en son article 41. « Pour être candidat à la présidence de la FIF, il faut : être présenté avec sa liste de membre du Comité Exécutif par un collectif de, au moins, huit (8) membres actifs de la FIF à savoir trois (3) clubs évoluant en D1, deux (2) clubs évoluant en D2, deux (2) clubs évoluant en D3 et un (1) groupement d’intérêt du football ».
Donatien Kautcha, Abidjan
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Très bon travail journalistique. Bravo Donatien.
Bien écrit, très structuré, parfaitement équilibré et renseigné sous bien d'aspects… Bravo Donatien Kautcha ! Ça fait plaisir de lire du vrai travail journalistique. Bonne continuation !
Hmmmm!!! Pour une fois on est d'accord sur quelque chose dans ce site.
La salle de réunion est très exiguë par rapport au nombre des participants..... Il ne suffit pas de porter des masques.......... Le PR DRAMANE reçoit la plupart ses invités en grand nombre á l'air libre.
Rires ! ..on reconnait là l'héritage et la leçon laissés par gbagbo laurent à une frange de la population ivoirienne ! : "au lieu de vous attaquer d'emblée aux textes et règles de jeu avant e competir, laissez les textes, faites fi des règles du jeu en vigueur et procéder par des mouvements de foule et focez le passage en détruisant tous les acquis s'il le faut"! ..pure attitude manipulatrice et populiste !.. Et malheureusement drogba didier s'est laissé entrainer et baptiser à ces méthodes auto humiliante quand elles ne marchent pas comme c'est le cas !..même là encore, René diby et drogba n'ont pas su être et se présenter comme personnes ressources !.. Ado au moins à montrer et enseigner qu'il fait se battre pour que les textes et lois soient appliqués tels quel et non dévoyés et instrumentalisés !..bref !! Quand on vous dit que l'Afrique, notamment notre pays la Côte d'Ivoire, n'a pas les hommes de ses défis, en voilà encore une preuve patente!..pas étonnant que les quelques uns avec qui ça marche, tel Alassane Ouattara, veulent rempiler et poursuivre leur oeuvre !.
puisque tu fais incursion dans la politique laisse moi te dire rappeler que dans ce pays le seul polititiien phd en forfaiture c'est bien watrathè, le candidat exceptionnel,le candidat dérivé ,et maintenant le candidat de force majeur... qui dit mieux...
Rires oh, rires encore !..c'est pour ça qu'aujpurdhui, vous supplier alassane ouattara de donner papiers à gbagbo,, vous le supplier de faire remettre son nom et celui de blé goudé sur la liste électorale, et surtout, le supplier de permettre à ces mêmes gbagbo et blé goudé de, comme vous dites, "revenir sur ma terre de leurs ancêtres! .. Tant que Ado est là, et le Rhdp d'ailleurs, ces 2 là ne reviendront pas ici !..ou plutôt s'ils doivent arrivés ici en Côte d'Ivoire ils seront conduits directement devant un juge et foutus en prison comme des malfrats pour avoir été condamnés !..
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