Bedié

Un avocat du PDCI a hier réagi, à travers notre journal, au dossier révélé samedi dernier (voir article associé, ndlr) quant à l'éventuelle possibilité d'annulation de candidature d'Henri Konan Bedié au regard des dispositions légales.

Après consultation de nos juristes, il apparait que Maître Amany Kouamé pourrait s'être restreint à des démonstrations politiques qui n'auraient pas épuisé la question fondamentale dans cette affaire : "En sa qualité de membre de Droit du Conseil constitutionnel, Henri Konan Bedié a-t-il respecté les dispositions de l’article 50 du Code électoral ?".

Selon les précisions recueillies, cet article 50 prescrit que ne peuvent être acceptées pendant l’exercice de leur fonction et pendant les six (06) mois qui suivent la cessation de celle-ci, de quelque manière que ce soit, les candidatures à l’élection du Président de la République de membres du Conseil constitutionnel.

Ce dernier est composé de deux catégories de membres : les membres de Droit, qui le sont du fait de l’Article 128 de la Constitution et les membres nommés.

"Il ne faut pas confondre l’exercice de la fonction qui donne lieu au respect des incompatibilités et le fait d’être un membre de Droit.Le membre de Droit peut siéger à tout moment lorsqu’il le désir sans pouvoir en être empêché de quelque façon que ce soit.", nous explique-t-on alors que nous apprenons qu'Henri Konan Bedié n’a même pas à prêter serment puisqu’en sa qualité d’ancien Président de la République, il a solennellement, de fait, déjà prêté serment.

Nous apprenons également que ce qui est demandé au membre de Droit par la Constitution et par le Code électoral est une renonciation « expresse » de sa part s’il n’entend pas siéger au Conseil constitutionnel. En l’absence d’une telle renonciation, vous demeurez membre du Conseil, que vous exerciez ou pas la fonction.

"Il n’y a pas de possibilité de démission d’office comme l’allègue Me Amany Kouamé. La Constitution n’a pas prévu cette hypothèse. Vous êtes membre à vie, mais vous pouvez renoncer à l’exercice de la fonction.", nous explique-t-on.

Fort de toutes ces clarifications, reste à savoir si comme nous nous interrogions samedi dernier, Henri Konan Bedié a-t-il oui ou non renoncé à l'exercice de la fonction?. Jusqu'à ce jour, aucune réponse claire de sa part ou de son équipe.

Les délais dans lesquels devrait intervenir cette renonciation auraient-ils été respectés ? Cette interrogation dans cette affaire apparait comme LA question quand Maître Amani Kouamé, bien évidemment dans son rôle, avance une supposée « démission d’office » que ne prévoit, après consultation, nullement la Constitution.

Depuis samedi, nous sommes toujours dans l'attente d'une clarification du PDCI dans cette affaire qui pourrait être source d'invalidation d'une candidature de Bedié à la présidentielle d'octobre prochain.

A suivre...

Amy Touré