Cameroun : L'armée (encore) accusée de nouvelles exactions sur des civils
armée camerounaise (Ph)
L’armée camerounaise est encore accusée de graves violations de droits de l’homme dans la région de l’Extrême-Nord où les soldats combattent les djihadistes de Boko Haram depuis 2014.
Cette fois, les abus répertoriés par Amnesty International concernent le 42ème bataillon à Mozogo dans le département du Mayo-Tsanaga.
Violences
Selon l’ONG de défense des droits de l'homme, des soldats ont contraint des civils à assurer des gardes de nuit pour prévenir les attaques du groupe islamiste armé Boko Haram.
Durant la période initiale de ce travail forcé, de la mi-mars à la fin avril 2020, des soldats ont roué de coups ou menacé ceux qui refusaient de s’acquitter de cette tâche. Human Rights Watch a été informé que les violences auraient cessé pour l’instant. Cependant, les habitants continuent de vivre dans la crainte que les passages à tabac ne reprennent, tandis que le travail forcé et les menaces se poursuivent dénonce l’Amnesty International.
Enquêtes
« Les autorités camerounaises devraient immédiatement cesser de forcer les civils à exercer des fonctions de surveillance la nuit, et au contraire protéger les civils par des moyens légaux », a déclaré Lewis Mudge, directeur pour l’Afrique centrale à Human Rights Watch.
« Elles devraient enquêter sur les allégations de passages à tabac, de menaces et de travail forcé, et les membres des forces de sécurité responsables devraient être traduits en justice », soutient Lewis Mudge.
L’ONG a répertorié les témoignages de six civils qui ont été passés à tabac pour n’avoir pas pu « exercer des fonctions de surveillance la nuit.»
La région de l’Extrême-Nord est en proie au conflit contre les djihadistes de Boko Haram. Dans les deux régions du Nord-Ouest et Sud-ouest les soldats camerounais affrontent également les milices séparatistes armées. Dans toutes ces trois régions, des ONG accusent régulièrement l’armée d’exactions. Ce dont se défend le gouvernement.
Fin de l’impunité
Plusieurs procès impliquant les éléments des forces de défense et de sécurité pour des faits d’exactions contre les civils, ont été annoncés.
Sept soldats camerounais accusés d’exécution sommaire notamment d’avoir froidement abattu deux femmes et deux enfants ont été jugés au tribunal militaire de Yaoundé. Les militaires camerounais ont été condamnés à de lourdes peines de prison.
Trois militaires ont également été inculpés d’assassinat à la suite du drame de Ngarbuh, à Ntumbaw, dans la région du Nord-ouest. Selon l’ONU, au moins 23 civils, dont quinze enfants et deux femmes enceintes, avaient été tués le 14 février 2020 dans le « massacre de Ngarbuh ».
Le massacre avait soulevé un tôlé international. Acculé, le président Biya avait initié une enquête. Le rapport d’enquête a reconnu l’implication des militaires dans le massacre des civils à Ngarbuh dont certains avaient été calcinés.
Armand Ougock, correspondant permanent de Koaci au Cameroun.
-Joindre la rédaction camerounaise de Koaci au 237 691154277-ou cameroun@koaci.com-
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