Cameroun-Guinée Equatoriale : La face cachée d'un voisinage encombrant qui masque un malaise mais brandit trompette et tambour
Frontière de la Guinée- équatoriale récemment fermée avec le Cameroun (Ph)
Selon Joseph Beti Assomo, le ministre camerounais de la défense, la Guinée-équatoriale a suspendu les travaux de construction de son mur de séparation. Le ministre camerounais de la défense l’a confié à l’issue de la rencontre de deux jours avec son homologue équato-guinéen Bekale Nkogo Leandro.
Du coté de Malabo, les autorités n’admettent pas avoir entamé les travaux de construction d’un mur de séparation, sur les près de 200 km que la Guinée équatoriale partage avec le Cameroun.
Elles démentent même avoir empiété sur le territoire camerounais pour les travaux de terrassement, malgré tous les témoignages concordants des officiels camerounais, des sources sécuritaires et communautaires.
Le communiqué officiel sanctionnant les travaux de concertation entre les deux délégations, n’évoque pas en des termes précis le malaise créé par les travaux de terrassement pour la construction du « mur de séparation », ni même le « différend frontalier » entre les deux pays.
Il relève simplement, une concertation sur des « questions d’intérêt commun à la frontière entre les deux Etats», la disponibilité des armées des deux pays à « soutenir toutes les initiatives sous régionales » en faveur de la paix et de la sécurité commune et œuvrer ensemble dans la lutte contre la piraterie maritime.
« Unies, les armées du Cameroun et de la Guinée-équatoriale pourraient juguler toutes les menaces extérieures et garantir l’essor sous régional », a déclaré Leandro Bekale Nkogo ministre de la défense de Guinée- équatoriale.
Il évoque les liens de « fraternité », solides et anciens qui unissent leurs deux peuples.
Malaise
Au-delà du discours officiel, les relations entre camerounais et équato-guinéens ont très souvent été tendues.
Devenu un eldorado pétrolier, le pays d’Obiang Nguema a toujours eu peur d’être envahi par son voisin camerounais. Il a d’ailleurs retardé son adhésion à l’accord sur la libre circulation des biens et des personnes en zone Cemac par la peur d’être envahi, agaçant les autres Etats de la sous -région.
« Obiang Nguema a longtemps été sous l’ombre de Biya avec qui, il échange en langue Fang, mais une fois que son pays est devenu un eldorado pétrolier, il s’est rapidement affranchi », confie sous anonymat un diplomate en poste à Yaoundé.
Accusés d’être des criminels de grands chemins, les ressortissants des autres pays de la Cemac sont régulièrement refoulés de Guinée – équatoriale et leurs biens saisis.
La presse camerounaise a souvent dénoncé les arrestations et expulsions de Guinée – équatoriale des ressortissants de la Cemac malgré l’existence d’un accord de libre circulation des personnes et des biens.
La presse camerounaise révèle même que les fermetures des frontières du « capricieux » voisin équatoguinéen agacent Yaoundé qui opte toutefois pour le silence.
« Lors de leur récente concertation de deux jours à Yaoundé, les deux pays ont une fois de plus, manié avec habilité le langage diplomatique pour masquer un malaise qui plombe leur voisinage encombrant », confie sous anonymat, un diplomate camerounais.
Armand Ougock, correspondant permanent de Koaci au Cameroun.
-Joindre la rédaction camerounaise de Koaci au 237 691154277-ou cameroun@koaci.com-
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