Cameroun : Coronavirus, arnaques et odeurs de détournements de fonds publics, le pays franchit la barre de 10 000 cas
Une équipe du ministère de la Santé (Ph)
Au Cameroun, la pandémie de Covid-19 semble être la voie royale pour certains personnels du corps médical et hauts cadres de l’administration de s’enrichir. Dans l’esprit de ces agents de l’Etat fidèles à leur réputation, le Coronavirus est une opportunité en or pour faire fortune.
Sur ce sujet, Human Right Watch vient de jeter un pavé de la mare. L’organisation spécialisée dans la protection des droits de l’homme demande au gouvernement de publier des informations sur l’utilisation sur la « réserve » d’urgence face à la pandémie de Covid-19.
Selon HRW, les établissements de santé du Cameroun ont versé des contributions obligatoires à ce fonds d’urgence pendant plus de 25 ans conformément à la loi qui prescrit depuis 1993, que les établissements publics fournissant des soins médicaux primaires versent 10 % de leurs recettes mensuelles au Fonds de solidarité pour la santé.
« Le Cameroun est le pays d’Afrique centrale qui connaît le nombre le plus élevé de cas confirmés de Covid-19 et, pourtant, il semble que le gouvernement n’ait pas déboursé d’argent provenant d’un fonds de réserve auquel les établissements de santé ont versé des contributions précisément pour faire face à des situations d’urgences comme celle-ci », a déclaré Lewis Mudge, directeur pour l’Afrique centrale à Human Rights Watch.
« Le ministre de la Santé devrait immédiatement faire en sorte que les sommes versées au Fonds de solidarité pour la santé soient mises à la disposition des établissements médicaux qui ont un besoin pressant de soutien, publier les informations relatives à la gestion de ce fonds et enquêter sur d’éventuelles irrégularités », souligne HRW qui craint une gestion calamiteuse de la pandémie.
Dans certaines formations sanitaires des montants colossaux oscillant entre 500 000 et 1 million FCFA sont exigés aux malades de Covid-19 ou aux familles des victimes contrairement aux annonces gouvernementales sur la gratuité de la prise en charge des cas positifs de Coronavirus.
Ces derniers mois, des medias privés ont relayé les abus subis par des centaines de victimes.
Les dénonciations « récurrentes » sur ces surenchères ont poussé le ministre de la santé publique à prendre plusieurs mesures dont la fermeture d’une clinique à Douala. Il a également fait plusieurs mises au point dont la plus récente concerne la gestion des dépouilles des personnes décédées de covid-19.
S’agissant de la gestion post-mortem des victimes du Covid-19, le gendarme de la santé publique a fait état des pratiques peu orthodoxes et des arnaques sur les dépouilles des personnes décédées de Covid-19. Il a prescrit que les dépouilles soient inhumées 48 heures après leur mort dans la ville de survenance du décès.
Les autorités interdisent le transfert de la dépouille d’une ville à une autre et confient la « manipulation » et « l’inhumation » des personnes décédées de Covid-19, aux personnels techniques et protégés.
En attendant, le Coronavirus continue de progresser. La barre symbolique des 10 000 cas positifs cumulés de Coronavirus est franchie.
10140 cas positifs, 6170 guéris et 277 décès sont comptabilisés. Selon le centre d’opération des urgences de santé publique (Cousp), 51 996 tests de dépistage ont été effectués au Cameroun au 15 juin 2020. Le taux de positivité (nombre de positifs sur nombre total des tests) se situe à 19,5%.
Le Cameroun est désormais le 6e pays africain à enregistrer le plus de personnes infectées par le nouveau Coronavirus.
Armand Ougock, correspondant permanent de Koaci au Cameroun.
-Joindre la rédaction camerounaise de Koaci au 237 691154277-ou cameroun@koaci.com-
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