Soro et Bamba en exil en France

La Cour Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples (CADHP) avait ordonné à l’État ivoirien de « surseoir à l’exécution du mandat d’arrêt » émis contre Guillaume Soro, dans une ordonnance provisoire rendue publique le 22 avril dernier.

La réponse des autorités ivoiriennes a été cinglante. A l'image du Rwanda, de la Tanzanie et du Bénin avant elle, la Côte d’Ivoire a annoncé son retrait de la déclaration de compétence prévue au protocole relatif à la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples qui prendra effet dans un an.

Si la levée du Mandat d’arrêt n’emperchait pas les procédures lancées à son encontre, la CADPH s'étant arrêtée à sa seule levée et à la demande de mise liberté provisoire des poursuivis, l’ancien Premier Ministre a été reconnu coupable à Abidjan de recel de deniers publics détournés et de blanchiment de capitaux et reste poursuivi pour tentative de déstabilisation.

Le député à l’immunité levée en exil en France, a été condamné à 20 ans de prison ferme, 4,5 milliards de F CFA d’amende, et à la privation de ses droits civiques pendant cinq ans.

La Côte d'Ivoire avait trente jours pour s’exécuter, le délai expiré, interrogée à ce sujet ce mercredi 27 mai 2020 sur les antennes du média d'Etat français Rfi, son avocate, Me Affoussy Bamba informe que le collectif des avocats de Soro compte saisir d’autres institutions internationales.

« Ensuite, sur la base de ce rapport, le président de la Cour africaine va faire un rapport, effectivement, qui va être soumis aux chefs d’État de la Conférence des présidents de l’Union africaine. », explique l’ex-Ministre de la communication qui accompagne Soro en France, avant de poursuivre : « Et c’est donc ce rapport qui va être soumis aussi bien à l’Union européenne qu’aux Nations unies, surtout. Et c’est sur la base de ce rapport qu’il y aura des résolutions qui vont être prises et qui vont aller jusqu’aux sanctions individuelles et diplomatiques. Donc vous voyez, ça va très loin ! Et ce n’est pas moi qui le dis, c’est clairement défini par rapport au non-respect des décisions de la Cour africaine. ».

Pour rappel, Guillaume Soro sous le coup d'une possible poursuite en France de proches d'IB (plainte déposée à Paris, ndlr) et dont il se murmure de plus en plus qu'il agirait via des avatars sur internet, avait annoncé être candidat à la Présidentielle d'octobre mais en raison des poursuites, à cette heure, sauf levée des condamnations d'ici à juillet, une candidature de sa part ne pourrait être validée au regard de la loi constitutionnelle.

Donatien Kautcha, Abidjan