Côte d'Ivoire : Marcory, on casse tout mais pas touche aux hôtels de passe
Devant un hôtel de passe samedi soir à Marcory (ph KOACI)
Il n'y a pas que l'état dégradé de la voirie qui interpelle ces derniers temps dans la commune de Marcory.
Les amonts de gravats y sont désormais à la mode. Les destructions de maquis d'hier sont aussi visibles dans le paysage urbain de cette commune d'Abidjan que les cratères sur les voies.
Mais comme partout où les bulldozers sont passés depuis l'arrivée au pouvoir du Président Alassane Ouattara, on constate des survivants et pas n'importe lesquels.
Amont de gravats de maquis détruits autour de l'hôtel
Ceux parfois tenus par des propriétaires épargnés ou aux bras un peu plus longs que ceux qui pleurent leurs investissements mis à terre. Comme ce bout d'immeuble juxtaposant un autre bout détruit, au milieu des gravats, où l'activité s'observe grouillante.
"Ça rentre, ça sort seulement", on pourrait ainsi résumer par cette tournure populaire, le bal de va-et-vient des prostituées suivies de leurs clients dans cet hôtel de passe, hier discrètement fondu dans un lot de maquis désormais détruits.
Situation qui, malgré une pancarte disposée pour faire diversion et restreindre son exposition, le dévoile au grand jour certes, mais n'engendre que peu d'incidences sur son activité, comme en témoigneront les chargés de le surveiller et nos yeux.
Quand est abordée la question quant aux raisons d'une non-destruction, quand on nous répond, c'est par des fatalités ironiques du genre "c'est Dieu" ou "ça va aller".
Contactée, la Mairie de Marcory nous renverra au Ministère de la Salubrité dont une source expliquera penser savoir que le bâtiment cité n'était pas compris dans le lot à détruire de la zone sur laquelle il est situé.
Une chose est sûre, ça va surement mieux pour les tenanciers de ce petit hôtel survivant, que pour tous ceux qui ont vu les bulldozers détruire une partie de leurs rêves où ceux qui voient leurs voitures être abimées par les failles routières de cette commune d'Abidjan pourtant centrale.
Amy Touré
Infos à la une
Les hotels de passes sont utiles sinon on va faire comment quand on a pas maison ou voiture ou alors quand les parents ne veulent pas qu'on rentre avec une go ? On va faire dans la rue ? Magnifique papier en tout cas, je partage.
Remarquable rédaction. Sujet intéressant par sa mise en relief sociale et économique réelle.
Voilà eux mêmes viennent de montrer que les vrais jouisseurs ces les "blakloros" du RDR momifié.
Les hôtels de passe sont comme des "bois-sacrés" .
Communiqués
Côte d'Ivoire
Côte d'Ivoire
Côte d'Ivoire