Togo : Agbéyomé arrêté, les Evêques prônent une solution, réactions croisées
Agbéyomé Kodjo
L’opposant togolais et candidat à la dernière élection présidentielle, Agbéyomé Kodjo, a passé une première nuit au Service Central de Recherches et d’Investigations Criminelles (SCRIC) de la gendarmerie à Lomé après avoir été arrêté un peu plus le mardi dans sa résidence.
Agbéyomé, le président du parti Mouvement Patriotique pour la Démocratie et le Développement (MPDD) a été arrêté pour n'avoir pas répondu à une troisième convocation au SCRIC mais ses avocats ont justifié son absence pour des raisons de santé.
La manière avec laquelle l’affaire a débuté et son aboutissement musclé et partiel le mardi après 09 heures dans le quartier Forever a Lomé ne laissent pas tarir des réactions et des commentaires.
Justificatif de l’arrestation
Le Procureur de la République près le tribunal de première instance de Lomé, Essolizam Boyodi, a donné les raisons qui sous-tendent l’arrestation d’Agbéyomé et a évoqué son « refus délibéré » de répondre aux invitations, à lui adressées par le SCRIC. Le Procureur a qualifié le refus du leader du MPDD de répondre aux invitations à un fait qui « constitue ni plus ni moins une méprise de l'autorité judiciaire et de ses auxiliaires ».
Après ce justificatif, Poyodi assuré que l’enquête judiciaire en cours se déroule dans le strict respect du principe de la présomption d’innocence et des règles procédurales en vigueur au Togo.
Appel des Evêques pour une solution politique
Sur le vif du sujet, la Conférence des Evêques du Togo (CET) s’est prononcée dans la soirée du mardi à Lomé et a lancé un appel à désamorcer la crise électorale qui est née. Comme solution, les Évêques préconisent que « l’option à privilégier reste celle de la recherche d’une solution politique qui n’occasionne pas d’autres violences, mais respecte les droits fondamentaux de chacun ».
En attendant que cette option ne se concrétise, la CET invite les autorités judiciaires à relâcher Gabriel Kodjo Agbéyomé. Les Evêques ont rappelé d’entrée de jeu avoir appris avec consternation l’arrestation à son domicile d’Agbéyomé dans des circonstances de brutalité et de violence perpétrées par les Forces de Défense et de Sécurité, qui se sont introduites chez lui en défonçant son portail d’entrée.
Réaction de la dynamique Mgr Kpodzro
La dynamique Mgr Kpodzro qui a été secoué par la tournure des évènements chez Agbéyomé s’est prononcée par la voix de Fulbert Attisso, le directeur de campagne du député Agbéyomé à la présidentielle du février 2020. Elle proteste, condamne la violence exercée lors de l’arrestation de son leader de même que des membres de sa famille et de tous ceux qui se trouvaient à son domicile au moment des faits.
Sur le déroulé des faits, la dynamique a rappelle que « Les forces de défense et de sécurité ont cassé le portail d’entrée, défoncé les portes internes de la maison, passé à tabac les résidents qu’elles ont étalés à plat ventre sur la route, menottes aux poings, et tous ont été embarqués en direction du SCRIC ».
Quant au sort des personnes arrêtées dans la résidence d’Agbéyomé, la dynamique les a chiffrés à une quarantaine environ, dont la plupart n’ont rien à avoir avec la politique.
Timide réaction dans la classe politique
La survenue de l’arrestation de l’ancien Premier ministre Agbéyomé dans des conditions qui laissent à redire est certainement parvenue à la classe de la politique togolaise, laquelle semble mieux observer la situation avant de réagir.
Du lot de ces partis, l’Alliance Nationale pour le Changement (ANC) de Jean Pierre-Fabre s’est prononcée et a condamné avec vigueur l’arrestation « brutale » d’Agbéyomé à son domicile par les forces de défense et de sécurité.
Devant les faits accomplis, l’ANC demande aux autorités judiciaires que les droits d’Agbéyomé soient respectés à toutes les étapes de la procédure en cours.
Mensah correspondant permanent de KOACI au Togo, Nigeria et Ghana
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