La prévention contre le Coronavirus au Plateau à Abidjan (ph KOACI)

En raison du bilan général sur le Coronavirus en Côte d’Ivoire, 39 jours après l’annonce du premier cas officiellement détecté au Pays il est lieu de commencer à s’interroger s’il doit encore faire peur.

En effet, depuis la semaine dernière et fort d’un traitement officialisé à l’hydroxychloroquine, d’un stock de médicament nécessaire livré et d’un autre en attente de livraison, en raison d’un taux de contamination très faible par rapport au nombre de personnes suspectes testées d’à peine 10%, tout porte à croire que l’épisode ivoirien du Coronavirus surprend au-delà des analystes et institutions internationales de premier plan qui avaient prédit l’hécatombe, et ce, dès le premier mois.

C'est en tout cas la position du fondateur de KOACI.

Laurent Despas : « Nous sommes très en avance ici par rapport à beaucoup d'autres Pays même au delà des frontières du continent, la Côte d'Ivoire a officialisé un traitement, et renforcé ses capacités de prise en charge de malades éventuels, c'est, en ce sens, une énorme avancée pour rassurer ceux qui ne l'étaient pas encore, au delà du fait que ceux qui sont pris en charge par les services sanitaires ivoiriens guérissent en très grand nombre. Pour moi il n'y a plus de raison d'avoir peur, juste savoir vivre avec, comme avec beaucoup d'autres choses nuisibles à la survie et pour lesquelles nous jouissons de solutions.».

Alors que les hypothèses qui concernent la Côte d’Ivoire et l’Afrique Subsaharienne en général, de ce virus gras venu de Chine vont clairement dans le sens de pistes qui pourraient participer à l’optimisme situationniste qui résulte des conclusions froides des statistiques, entre durée de vie du virus sur les surfaces sur lesquelles il se pose sous la chaleur, ou encore nos résistances naturelles, sa bonne gestion dès le départ par les pouvoirs publics et leurs décisions graduellement prises en tenant compte du contexte social-économique à ne pas faire exploser, accentuent l’atténuation progressive d’une peur naturelle et virale face à toute menace.

Ce sentiment de peur face à la menace, n'est pas néanmoins palpable à grande échelle de fait de la rareté de la maladie et peut-être de ses barrières naturelles en Côte d'Ivoire. C'est en tout cas l'explication donnée par Laurent Despas.

Laurent Despas : "Vous savez ici y'a une particularité, la société se remet progressivement des crises qui l'ont frappée, considérant une période actuelle propice à suivre et percevoir un plan de développement, le troublant passé à néanmoins engendré un tel degré de traumatisme qu'il influence aussi bien nos comportements hors décisions du système que nos rapports avec ce dernier qui nous encadre. En témoigne l'auto-confinement de certains il y'a un mois de cela, juste car habités par un sentiment de peur de mort sans que l'Etat eut besoin d'appeler ou de décréter cette restriction qui naturellement suivra, par la suite, le retour à la raison. Si vous observez que la majorité des ivoiriens font fis des mesures préventives, c'est que tout simplement, la maladie et ses dramatiques possibles finalités, ne font pas partie jusqu'à ce jour de leur quotidien. Si tel n'était pas le cas, si partout autour de nous, nous relevions des proches fauchés par le Coronavirus, je vous assure que ça changerait tout, et ce, sans que l'Etat fasse plus d'efforts que cela. Les ivoiriens savent eux-mêmes s'adapter aux difficultés du fait de vivre dans une société qui offre encore peu d'assurance.".

Le premier mois d’infection passé, on file tout droit à un rythme lent sur un tempo jusque-là maitrisé, vers un second qui espérons-le, confortera nos aussi optimistes que positives intuitions d’observateurs sous influence d’aucun lobby autre que celui d’au mieux vous informer tous les jours.

Amy Touré