Côte d'Ivoire : Affaire orange-Tano Thibaut, voici la version des deux parties
Une affaire oppose l’operateur mobile Orange-Côte d’Ivoire à un prestataire Kouabenan Tano Thibaut.
Ce dernier affairme avoir été injustement accusé d'un détournement de la somme de 1 700 000 000 F CFA ou Euros 2 591 633,29 en 2016 par fabrication arbitraire de numéros de téléphone mobile puis pour leur revente illicite entre 50 000 F CFA ou Euros 76,22 et 70 000 F CFA ou Euros 106,71.
Il a été déféré au Parquet puis au Tribunal ensuite à la Maison d’Arrêt & de Correction d’Abidjan (Maca) où il a passé quatre mois avant d’être libéré provisoirement. Contactée, la société orange donne sa version des faits. Elle qualifie ces accusations d’allégations qui sont de nature à porter atteinte à son image et s’explique.
« Dans le cadre de ses activités d’opérateur de télécommunications, Orange Côte d’Ivoire enregistre chaque jour, de multiples cas de fraudes sur ses réseaux et services, préjudiciables à la qualité de service. Au titre de l’année 2019, le Groupe Orange CI a enregistré plus de 30 catégories de fraudes : détournement de données clients, détournement d’actifs, piratage de comptes, ventes illicites, fraudes Orange Money, piratage de comptes Orange Money, détournement d’argent, fraudes à l’abonnement, utilisation non autorisée d'un service par un employé, etc. Ces types de fraudes ont engendré un préjudice de plus de 1 milliard 700 millions FCFA. Face à cet état de fait, Orange Côte d’Ivoire est amenée à porter plainte pour protéger ses clients, lorsque les agissements sont constitutifs d’infractions pénales », explique d’entrée un responsable.
Concernant l’affaire avec Tano Thibaut Orange Côte d’Ivoire dit avoir porté plainte contre M. KOUABENAN Tano Thibault, un ex-agent d’une entreprise temporaire, mis à la disposition d’Orange Côte d’Ivoire, et en service à la Direction Expérience Client (agence Orange SAHA, boulevard VGE) pour « fraude sur services APN » (Access Point Name) et voix.
À la suite d’enquêtes internes et informations remontées à Orange CI, et transmises à la justice ivoirienne, Monsieur KOUABENAN Tano Thibault aurait effectué des transactions frauduleuses sur des services APN en donnant accès à une connexion internet illimité, et sans facturation, à des clients ayant un forfait prépayé (le préjudice provisoire s’élève à 803.400.000 FCFA). En outre, M. KOUABENAN Tano Thibault aurait également passé 574 numéros de téléphone du profil prépayé à post payé (abonnements). Cette manipulation permettait ainsi aux abonnés prépayés d’échapper à la facturation de leurs appels (voix) tout en ayant accès, sans facturation, à tous les avantages liés au profil postpayé (le préjudice provisoire s’élève à 137.331.022 FCFA).
Orange Côte d’Ivoire dit avoir constaté de manière formelle que les actions mentionnées ci-dessus ont été faites avec le login et le mot de passe de M. KOUABENAN Tano Thibault. Le préjudice financier total qui en résulte, pour Orange CI, s’élèverait provisoirement à 940 731 022 FCFA.
« L’ensemble des preuves de ces manipulations frauduleuses a été transmis à la Justice ivoirienne. Au vu des pièces versées au dossier, le Juge d’Instruction avait acté de la mise en détention préventive de M. KOUABENAN Tano Thibault. Il a bénéficié par la suite d’une liberté provisoire. À ce jour, le dossier est toujours en cours d’instruction », indique Orange et de préciser :
« C’est la justice ivoirienne, et non Orange Côte d’Ivoire, qui a placé M. KOUABENAN Tano Thibault en détention préventive. Orange CI n’a aucun intérêt à entamer une procédure judiciaire sans preuves consistantes ; Orange CI ne sort jamais du cadre légal et n’a donc aucun moyen de pression sur les magistrats ivoiriens ; une fois le dossier transmis au parquet, Orange CI ne peut pas le retirer. Seul le Procureur de la République a l’opportunité des poursuites et peut décider de poursuivre ou non ; - À ce jour, M. KOUABENAN Tano Thibault bénéficie d’une mise en liberté provisoire décidée par le magistrat instructeur en toute autonomie. Cela n’implique nullement son innocence, puisque le juge d’instruction pourrait le renvoyer devant le tribunal correctionnel pour jugement s’il estime que les faits sont constitutifs de délit pénal.
Selon la victime présumée jointe ce mercredi, « l'affaire se trouve toujours au niveau du parquet au 3e cabinet, aucune décision n'a été rendue depuis lors ».
Affaire à suivre...
Donatien Kautcha, Abidjan
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