Un bureau de vote à Lomé (ph)

Le ministre togolais de l’Administration territoriale, Payadowa Boukpessi, a interdit la manifestation prévue pour ce vendredi après-midi à Lomé et pour laquelle l’Archevêque émérite de Lomé, Monseigneur Philippe Fanoko Kpodzro, a convié les togolais surtout les personnes du troisième âge à descendre dans les rues pour réclamer la vérité des urnes.

En interdisant cette manifestation, le ministre Boukpessi a fait savoir que l’annonce de l’évènement n’a été annoncé que sur les réseaux sociaux au bas fond du Collège saint Joseph de Lomé et qu’en conséquence « tous ceux qui y prendront part, se rendront coupables de participation à une manifestation illégale ». 

Le ministre Boukpessi a par la suite précisé que « la manifestation publique n’ayant pas été déclarée au ministère de l’Administration territoriale, de la Décentralisation et des Collectivités locales, comme le recommande la loi n°2019-010 du 12 Août 2019 modifiant la loi 2022-010 du 16 Mai 2011 fixant les conditions d’exerce de la liberté de réunion et de manifestations pacifiques publiques, est donc illégale».

Afin de faire respecter l’interdiction, l’officiel de l’Etat togolais a ajouté que « les forces de l’ordre et de sécurité seront déployées pour faire respecter la loi afin de permettre aux Togolais de vaquer librement à leurs préoccupations ».

Résultats du vote et réactions 

Les résultats provisoires de l’élection présidentielle du 22 février 2020 publiés par la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) créditent le Président Faure Gnassingbé 72,36% et de 18,37% pour Agbéyomé Kodjo, l’un des six candidats de l’opposition, qui dénonce avec véhémence des irrégularités dans le vote.

A la différence des observateurs de la CEDEAO et de l’Union Africaine qui ont apprécié le bon déroulement du vote et son issue, l’ambassade des USA au Togo a recommandé à la CENI au l’Etat togolais de publier les résultats bureau de vote par bureau de vote. Cette requête bien qu’elle soit favorablement accueillie dans le camp de l’opposition est dénoncée dans le camp du pouvoir. Là, un officiel parle de démarche solitaire qui « traduit une profonde méconnaissance des textes et des lois qui régissent les processus électoraux au Togo ».

Mensah correspondant permanent de KOACI au Togo, Nigeria et Ghana

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