Côte d'Ivoire-Guinée : Scrutin du 1er mars, la Communauté guinéenne redoute des affrontements et des troubles si le processus n'est pas suspendu
Souleymane Diallo
Sauf changement de calendrier, c’est le 1er mars prochain que les électeurs guinéens iront aux urnes pour élire leurs députés et se prononcer sur le changement de leur loi fondamentale, la Constitution.
À moins de trois jours de la tenue de ce double scrutin prévu le dimanche prochain, la Communauté guinéenne en Côte d'Ivoire réunie au sein du Front national pour la défense de la Constitution (FNDC) était face à la presse aujourd'hui pour attirer l'attention des autorités ivoiriennes sur les dangers de la tenue de ce double scrutin en Côte d'Ivoire.
Souleymane Diallo, Coordonnateur de l'antenne du FNDC de Côte d'Ivoire accompagné de plusieurs représentants de partis politiques guinéens, Ibrahim Berté du PADES dirigé par Ousmane Kaba, ancien ministre de l'Economie et des finances, Kaba Lamine de l’Union des forces républicaines (UFR) du Premier ministre Sidia Touré, Docteur Ibrahima Diallo, de l’Union des forces démocratiques de Guinée, (UFPG), présidé par Cellou Daleine Diallo et Fofana Aboubacar de UFR a affirmé que des troubles risques de survenir à Abidjan dans la Communauté guinéenne le jour du vote.
«Le but de cette rencontre c'est d'attirer l'opinion nationale et internationale sur les risques de troubles qu'occasionneraient l’organisation de ce processus en Côte d'Ivoire. Ensuite de plaider auprès des autorités ivoiriennes de les alerter sur les risques qu'il y a en terme de troubles, d'affrontements entre les différentes composantes de la Communauté guinéenne. Nous voudrions que l'on prenne la pleine mesure de ces dangers pour qu'on essaie de suspendre ce processus en Côte d'Ivoire, » a expliqué, Souleymane Diallo.
Selon lui, le FNDC a lancé un mot d'ordre clair qui consiste à s'opposer à tous les moyens légaux à ce changement illégal de la Constitution.
«Au niveau de la Côte d'Ivoire le FNDC se bat, mais conscient du contexte ivoirien, nous essayons de raisonner nos autorités sur place sur les dangers qu'il y a à tenir ce scrutin ici. Parce que la majorité des guinéens qui vivent en Côte d'Ivoire est foncièrement opposée à ce processus, » a ajouté, le Coordonnateur.
Souleymane Diallo a révélé que les partis politiques de l'opposition en Côte d'Ivoire font au bas mots entre 70 et 75% de l'électorat.
«C'est la majorité de l'électorat guinéen en Côte d'Ivoire qui est opposée à ce processus. L'obstination du Président de la CENI et de certains membres de son institution dans l'improvisation et le refus de la concertation indiqué que l'organe en charge de l'organisation des élections en Guinée n'est ni crédible, ni impartiale. Aucune étape du calendrier électoral n'a été exécutée dans les délais légaux et le fichier électoral n'est accessible que par le président pas même les responsables des partis politiques,» a expliqué, M. Diallo.
Selon lui, en lieu et place de la distribution officielle des cartes d'électeurs, la mission diplomatique de Guinée en Côte d'Ivoire a mis en place un groupe qui est en train d'opérer un tri des cartes électorales sur la base des patronymes .
« Ces cartes vont être distribuées aux seuls guinéens supposés proches du parti au pouvoir. Les autres cartes électorales des autres guinéens supposés être contre l'organisation du référendum et des élections législatives du 1er mars 2020 seront purement et simplement confisquées, »s'est justifié le Conférencier.
«Nous informons les autorités ivoiriennes que l'Ambassade de Guinée en Côte d'Ivoire en voulant organiser cette forfaiture sera seule comptable des conséquences qui en résulteront, » a poursuivi, M.Diallo.
Au cours de cette rencontre il a annoncé que le FNDC a depuis le 21 février dernier adressé un courrier aux autorités ivoiriennes qui est resté sans suite jusqu'à ce jour.
Par ailleurs, depuis le mois d'octobre plusieurs séries de manifestations ont occasionné plus de 40 morts en Guinée, rien que pour la défense de la Constitution et toutes les organisations de la société civile, chefs traditionnels, membres des partis politiques disent ne pas se reconnaître dans ce processus.
Wassimagnon
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