Alassane Ouattara lundi devant le corps diplomatique à Abidjan

Le Corps diplomatique à travers, le Nonce Apostolique a exprimé son inquiétude au chef de l'Etat ivoirien face à la situation qui prévaut en ce moment à quelques mois de l'élection présidentielle d'octobre à l’occasion d'une cérémonie d'échange de vœux.

Alassane Ouattara a réagi en rassurant les Ambassadeurs accrédités en Côte d'Ivoire que «la paix, la stabilité, la modernisation du pays et la cohésion sociale auxquelles il est parvenu, sont désormais irréversibles. »

Selon lui, avec la Constitution porteuse des valeurs démocratiques et d’Institutions solides qui garantissent une dévolution démocratique du pouvoir dont s'est dotée le pays, les conditions sont réunies pour la tenue de bonnes élections en Côte d'Ivoire.

«Toutes les conditions sont maintenant réunies pour que l’élection présidentielle à venir soit transparente, juste, ouverte et apaisée. Les préparatifs de ce scrutin se déroulent normalement. A cet effet, la Loi portant recomposition de la Commission Electorale Indépendante (CEI) a été promulguée le 05 août 2019, les 15 membres de la Commission Centrale ont prêté serment le 27 septembre 2019 et les Commissions électorales locales ont été installées. Par ailleurs, le Gouvernement rencontrera les partis politiques et la Société civile, dès le mois de janvier, avant de finaliser le travail sur le cœur du processus, c’est-à-dire le code électoral, » a-t-il déclaré.

Le chef de l'Etat ivoirien a indiqué qu'afin de permettre aux Ivoiriens de disposer de toutes les pièces nécessaires à leur participation au vote, l’opération d’enrôlement, dans le cadre de l’élaboration du Registre National des Personnes Physiques (RNPP), a été lancée le 11 décembre 2019. 

Il a annoncé qu'à la demande de la Commission Electorale Indépendante (CEI), le ministère des Affaires Etrangères a, d’ores et déjà, sollicité l’assistance électorale des Nations Unies, de l’Union Européenne, de l’Union Africaine, de l’Organisation Internationale de la Francophonie et de la CEDEAO.

Alassane Ouattara a remercié le Secrétaire Général des Nations Unies, Antonio Guterres, qui a dépêché en novembre 2019, une importante mission d’évaluation des besoins électoraux.

Le chef de l'Etat ivoirien a rappelé au Doyen du corps diplomatique que leurs pays et leurs Organisations ont toujours été à ses côtés dans la réalisation des importants progrès économiques, sociaux et humains que qu'il a présentés à ses compatriotes dans son discours à la Nation le 31 décembre 2019.

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Il a donc rassuré le Nonce Apostolique que le Gouvernement continuera de redistribuer les fruits de la croissance et d’être aux côtés des populations défavorisées, notamment à travers son Programme Social.

«Le Gouvernement continuera à travailler, avec détermination, à la sécurité, à l’amélioration des conditions des Ivoiriens et au rayonnement de notre pays sur la scène internationale, » a ajouté Ouattara.

Le chef de l'Etat compte enfin sur chacun et chacune des diplomates pour être les dignes Ambassadeurs de la Côte d’Ivoire auprès de leurs Etats et Organisations Internationales, pour témoigner du dynamisme du pays et de son ouverture au monde.

Présidentielle du 31 octobre, le Corps diplomatique souhaite vivement « que le courage du dialogue et la réconciliation prévalent sur la tentation d'arrogance et de vengeance »

Un échange de vœux a eu lieu aujourd'hui en ce début du mois de janvier 2020 entre le Corps diplomatique accrédité en Côte d'Ivoire et le chef de l'Etat ivoirien au cours d'une cérémonie qui s'est déroulée à la salle des pas perdus du Palais présidentiel.

Monseigneur, Paolo Borgia, Nonce Apostolique, Doyen du corps diplomatique, a à l'occasion conseillé aux autorités ivoiriennes en cette année électorale de s'abreuver aux sources et de s'enraciner dans les réalités culturelles du pays, notamment, la sagesse, l'éducation, la tolérance, le dialogue et la réconciliation.

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Selon le Nonce, dans sa quête de reconnaître, les réalités culturelles ivoiriennes, il a découvert un symbole très significatif, le Sankofa que l'on peut traduire, « revient, va chercher chez toi ».

«Le Sankofa est représenté par un oiseau mythique qui vole vers l'avant, la tête tournée vers l'arrière avec un long bec. Ce symbole, voudrait dire « regarde ton passé et tu y verra ton avenir »

Paolo Borgia demande aux autorités de s'inspirer du Sankofa et précise que l'avenir souhaité par le Corps diplomatique, c'est un avenir heureux et prospère pour tous dans la paix, la fraternité, dans les rencontres au-delà des différences et des divergences.

«Ce sont des efforts humains qui donnent d'emprunter ensemble, un même chemin de rencontre et d'écoute basé sur la mémoire, la solidarité et la fraternité, » a-t-il ajouté.

Monseigneur a affirmé que les événements des derniers jours de l'année écoulée ont suscité des inquiétudes, chef le Corps diplomatique accrédité en Côte d'Ivoire.

Il estime que l'année qui s'ouvre se présente en Côte d'Ivoire comme une année d'importants défis à relever, notamment sur le plan sécuritaire, sur le plan économique et social, sur la réconciliation, sur les réformes constitutionnelles et sur l'élection présidentielle tant attendue.

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Tout en saluant, les efforts du gouvernement à assurer la sécurité des personnes et des biens au quotidien, le Nonce soutient qu’il serait appréciable de rassurer les populations qui ne souhaitent guère revivre les peurs des tensions politico-militaires avec leurs effets néfastes de conflits parfois, interethniques fragilisant la confiance dans les institutions et ouvrant la voie à des formes d'injustice.

«La communauté internationale que nous représentons voudrait encourager toutes les démarches visant à intensifier la politique favorisant une continuité de distribution des fruits de la croissance, une meilleure assistance sociale des plus défavorisés et la lutte contre la violence sous toutes ses formes, » a mentionné, Monseigneur.

Le Doyen du corps diplomatique a en outre, invité les autorités à s'ouvrir aux autres, car «si l'on se referme sur soi, au lieu de s'ouvrir à l'autre, les relations intercommunautaires appelées à être fraternelles seront impossibles. »

«En ce sens, les efforts de réconciliation devrait être accentués en gardant fortement à l'esprit que le dialogue est l'unique arme, unique à l'être humain, capable de garantir une paix durable. Il faudra savoir tirer les leçons du passé, passé parfois douloureux marqué par des blessures profondes, pour ouvrir la voie d'un lendemain heureux, » a-t-il insisté.

Dans la marche de toutes les nations démocratiques, les élections sont des moments privilégiés, dans le choix, des responsables. La Côte d'Ivoire également, à l'instar de plusieurs pays africains, va vivre une année électorale marquée par l'élection présidentielle d'octobre prochain.

Monseigneur Paolo Borgia estime cette année sera une occasion propice pour Ouattara et son gouvernement de démontrer, la vitalité politique et la maturité démocratique à travers des élections justes, libres et transparentes organisées dans un climat apaisé.

Selon lui, face à cette situation, la grande famille diplomatique pense que tous les acteurs et partenaires électoraux devraient participer au travail de la Commission électorale indépendante (CEI), conformément à la Constitution et aux standards internationaux en matière d'élection.

«Les implications des observateurs internationaux pour la conjugaison des actions des organisations internationales et régionales et de diverses forces politiques et de la société civile, des ivoiriens et ivoiriennes, donneront une meilleure garantie au scrutin. Cela contribuera sans aucun doute à ce que tous se reconnaissent dans les résultats et soient prêts à collaborer avec le nouveau chef d'Etat légitimé par les urnes,» a-t-il déclaré.

Le Doyen du corps diplomatique a rassuré le pouvoir en place de sa disponibilité pour accompagner ce processus électoral, mais aussi et surtout, faire appelle à la bonnes volonté et à la capacité de tous les acteurs politiques ivoiriens pour qu’un climat de sérénité et de paix entoure ces moments.

«Nous croyons qu'avec la bonne volonté de chacun et de chacune cela puisse se réaliser. Notre confiance, nous la mettons dans l’engagement et la responsabilité de tous à travailler au renforcement de la démocratie inclusive avec l’établissement d'un fichier électoral consensuel sur la base de l'état général de la population réelle et de la population élective. Notre confiance nous la mettons dans la tenue d'élections sans peurs où chaque candidat représentant son projet politique considère l'adversaire comme un frère et comme un patriote à travers campagnes pacifiques. Notre confiance, nous la participation responsable de tous les composantes se la société en particulier, les jeunes et les femmes. Le futur de la Côte d'Ivoire peut et doit être un futur paisible avec une population toujours aussi joyeuse qui ne se lasse pas d'acquis et de partage sa joie de vivre, » a expliqué le Nonce Apostolique.

Le Corps diplomatique souhaite vivement que le courage du dialogue et de la réconciliation prévalent sur la tentation d'arrogance et de vengeance pour permettre à la Côte d'Ivoire de continuer son émergence sur le chemin de la prospérité.

Wassimagnon