Cameroun: Questions soulevées par les multiples redditions des combattants séparatistes anglophones
Des manifestants de la crise anglophone
Au Cameroun, les redditions des combattants séparatistes anglophones se poursuivent.
Mardi 31 janvier dernier, 87 réfugiés et ex-combattants séparatistes en provenance du Nigeria, ont regagné le Cameroun à bord d’un vol spécial affrété par le chef de l’Etat.
Pour les accueillir, plusieurs personnalités conduites par Paul Atanga Nji, le ministre de l’Administration territoriale (Minat, équivalent du ministère de l’Intérieur).
Face à la presse, Success Nkongho le porte-parole du groupe déclarera " nous sommes très fiers d’être ici à Yaoundé. Nous sommes émus par la chaleur de l’accueil. Nous ne nous y attendions pas."
Et, de poursuivre, "j’aime le Cameroun et j’ai décidé de m’engager pour la paix."
A sa suite un redoutable ex-combattant séparatiste plus connu sous le nom de " général Nambere » exprime sa reconnaissance au président camerounais et s’engage également à « travailler pour un retour à la paix."
A ses anciens camarades de combat qui hésitent encore, il lance l’appel à « déposer les armes et à le rejoindre ».
D’autres combattants séparatistes qui ont déposé les armes ont été présentés au grand public lors du Grand dialogue national. Et à plusieurs autres occasions aux medias.
Certains ont même été présentés comme des… héros.
Le nombre total des combattants séparatistes ayant déposé les armes, n’est pas exhaustif. Selon des sources ils seraient entre 2 000 et 3 000 à l’avoir fait.
Officiellement une grande partie des combattants qui se sont rendus l’ont fait pour sauver la paix.
Mais la réalité est plus nuancée, " parmi eux, beaucoup ont reçu des fortes sommes d’argent pour se reconvertir". souligne un connaisseur du dossier au ministère de l’Administration territoriale.
"D’autres ont été séduits par le discours tenu lors du Grand dialogue national, dont les recommandations formulées ont abouti à la mise sur pied d’un statut spécial des régions du Nord-ouest et du Sud-ouest", poursuit-il.
Que se passera-t-il si les attentes sont déçues ?
Selon cette source, beaucoup parmi ceux qui se sont rendus et même au sein de la population, espèrent une réelle autonomie des régions anglophones.
Le programme DDR inadapté
Selon nos informations, ceux des ex-combattants qui se sont rendus au Comité national de désarmement, de démobilisation et de réintégration (CNDDR) crée le 30 novembre 2018 par le président Biya ne bénéficient pas tous d’une véritable prise en charge.
Du coup, certains observateurs craignent un retour à la case départ pour des hommes qui sont habitués à manipuler les armes et à gagner facilement leur vie dans un contexte où les principaux financiers continuent de soutenir la sécession.
Armand Ougock, correspondant permanent de Koaci au Cameroun
-Joindre la rédaction camerounaise de Koaci au 237 691154277-ou cameroun@koaci.com-
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