Après 6 mois passés hors de la Côte d’Ivoire Guillaume Soro était annoncé à Abidjan aux environs de 14h ce lundi 23 décembre 2019.

Mis au courant en vol d'un mandat d'arrêt international émis contre lui par la justice ivoirienne, il n’a pas atterri à l’aéroport International Félix Houphouët Boigny de Port Bouët et a opté pour prendre la direction du Ghana, comme hier rapporté.

L’avion a finalement fait escale à Accra avant de repartir pour l'Espagne d'où était parti l'ancien chef rebelle qui avait annoncé vouloir se présenter pour la présidentielle de 2020 et qui faisait, depuis des mois, l'objet d'accusation de liens avec des réseaux terroristes en vue de déstabiliser le pays à travers des médias proches du pouvoir en place.

Dans la soirée le procureur de la République, sur base de preuves (écoutes, ndlr), Richard Adou a annoncé mandat d’arrêt international contre l’ex-président de l’Assemblée nationale, également flanqué d'un mandat d'arrêt émis par la justice burkinabé dans le cadre de l'affaire du putsch manqué, pour tentative de déstabilisation, détournement des deniers publics et blanchiment d’argent et la poursuite d'une douzaine de proches de Soro.

Cette actualité a fait réagir le président du Cojep. Charles Blé Goudé s'est exprimé via son cabinet dans une déclaration dont copie a été transmise à KOACI.

Il exprime toute sa solidarité au GPS et à son Président, Guillaume Soro Kigbafori, aux députés de la république qui ont été arrêtés, selon lui, «sans aucune forme de procédure en la matière eu égard à l’immunité parlementaire que confère leur statut.»

Le Cojep : « Dénonce ces pratiques d’une époque de triste mémoire qui rappellent aux ivoiriens les méthodes d’un système que l’on croyait révolu à jamais. Appelle, face à cette remise en cause des acquis démocratiques, à la solidarité de l’ensemble de la classe politique ivoirienne pour exiger la libération immédiate des élus et de tous les autres sympathisants du GPS interpellés », indique le document signé pour Blé Goudé par son porte-parole Youssouf Diaby.

Le cabinet du ministre de Laurent Gbagbo retenu aux Pays-Bas dans l'attente d'un éventuel procès en appel à la CPI, interpelle par ailleurs le Président du RHDP et Président de la République, Alassane Ouattara, sur le risque inévitable, selon son appréciation, «d’implosion sociale que peuvent engendrer de tels agissements de l’exécutif dans un pays».

Pour finir, le Cojep «appelle les forces vives de la nation notamment les chefs religieux et coutumiers à engager des démarches de bons offices pour inviter le chef d’État ivoirien à un esprit d’apaisement afin que notre pays retrouve sa quiétude tant recherchée.»

Donatien Kautcha, Abidjan