Un prêtre traditionnels et ses fidèles (ph)

Le ministre ghanéen en charge de la Chefferie et des affaires religieuses, M. Samuel Kofi Dzamesi, a annoncé que le gouvernement examine les propositions de certains prêtres traditionnels qui demandent la construction d'un sanctuaire national à leur intention.

Le ministre Dzamesi a lâché cette idée le mercredi dernier à Accra et a fait savoir qu’après la mosquée nationale et le projet de construire une cathédrale nationale au Ghana, des groupes traditionnels plaident afin qu’il soit construit un sanctuaire traditionnel.

Sans donner une réponse précise à ceux qui ont fait la demande, le ministre des affaires religieuses a laissé entendre que « puisque la Constitution autorise la liberté de culte, nous étudierons très bien la proposition et verrons à quel point cela sera possible ».

L’idée telle que révélée au grand jour suscite des réactions de la part des croyants du culte traditionnel.

Pour sa part, le président du conseil des prêtres de Ga Dangme, Numo Blafo III, appelle à une consultation plus large sur les propositions relatives à la construction d'un sanctuaire national pour les traditionalistes du pays.

De son côté, le prêtre traditionnel Kwaku Bonsam a epousé l’idée et a expliqué que « Nous avons besoin d’un sanctuaire national, tout comme les chrétiens auront la cathédrale nationale. Nous le méritons également en tant que citoyens ». En attendant que l’idée prenne forme, Bonsam se dit prêt à assumer la présidence du sanctuaire national proposé si le gouvernement décide de le construire.

Nana Yaw Opare, le secrétaire général du Conseil chrétien du Ghana (CCG) dit ne pas trouver d’objection à l’idée qui est avancée et a estimé que « si nous avons une mosquée nationale et une cathédrale nationale, je ne pense pas que ce soit ce soit mal en soi d’avoir un sanctuaire national ».

A l’opposé des avis émis, Osofo Kofitse Ahadzi, un adepte du culte traditionnel africain et un anthropologue culturel, s'est élevé contre l’idée de construire un sanctuaire national au Ghana. Il a justifié que les fonds à réunir pour un projet de sanctuaire seraient mieux utilisés s’ils sont affectés à des projets de développement. De sa conception de la religion traditionnelle africaine, Ahadzi a souligné qu'il existe différentes formes de culte traditionnel et différentes divinités dans différentes familles, clans, villes, tribus et communautés et qu'il serait pratiquement impossible de les loger tous dans un même bâtiment.

Mensah correspondant permanent de KOACI au Togo, Nigeria et Ghana

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