Togo: Pouvoir-opposition, autopsie d'un dialogue inachevé
Les parties au dialogue (ph)
Le nouveau dialogue initié au Togo pour mieux préparer la présidentielle 2020 et crée par la suite un comité de suivi pour le scrutin s’est effectivement ouvert le mardi 19 novembre à Lomé mais a titubé sur un point entres des participants.
Cette rencontre préélectorale qui est souhaitée par presque tous les bords politiques dans le pays a eu le mérite d’être placée sous les bons offices du ministère togolais de l’Administration territoriale. Elle a rassemblé les diverses formations politiques nationales tant parlementaires qu’extra parlementaires.
Les travaux du dialogue qui ont débuté avec la présence de tous a enregistré une fausse note car une partie de l’opposition, composée des partis CAR, ANC et le groupe C14, qu’il convient d’appeler aujourd’hui par la force des circonstances « opposition extra parlementaire » a claqué la porte.
Cause, les propositions faites par les trois entités précitées pour que soient intégrées leurs préoccupations à l’ordre du jour initial de la rencontre n’ont pas reçu un avis forale de la part de Payadowa Boukpessi, le ministre de l’Administration. Cette situation est perçue par le trio de l’opposition extraparlementaire comme un « manque d’ouverture » de la part du pouvoir. Du coup, le groupe a plié bagage et quitté les lieux.
Portée et points de divergence de la rencontre
Dans le contexte actuel marqué par les préparatifs de la présidentielle 2020, le gouvernement a certainement jugé utile de présenter la situation du processus électoral à tous les acteurs et les dispositions que prennent les institutions telles que la CENI, la HAAC et la Force sécurité élection pour cette élection.
Ce qu’on peut appeler le refus d’amender l’ordre du jour de la rencontre et la volonté à faire connaitre aux participants l’état d’avancement des préparatifs électoraux sont donc les points qui ont braqué les positions entre le représentant du pouvoir et le groupe des trios. Au fait, les propositions faites par l’opposition visent selon elle à organiser la présidentielle dans de meilleurs conditions de transparence et d’équité.
Jusqu’où la fermeté et le radicalisme ?
Quoique la réunion se soit poursuivie entre le représentant du gouvernement et les partis de l’opposition qui sont restés, disons que le départ du trio a volé la vedette aux conclusions que les togolais attendaient de cette rencontre.
Après avoir organisé les législatives du 20 décembre 2018, sans les partis de l’opposition réunis à l’époque au sein de la C14 qui ont boycotté le processus depuis l’amont, le pouvoir évite de se tourner en rond et veut gagner par conséquent du temps afin de s’attaquer aux problèmes qui minent le développement du Togo. Toutefois, en voulant toujours penser et traiter en solo les affaires et le devenir du pays, le pouvoir risque d’être mal vu et se fera du mal à long terme.
Quant à l’opposition traditionnelle, aujourd’hui extra parlementaire, on aura compris qu’elle s’est tant battue, sacrifiée et s’est donnée à fond pour que les donnes de la gestion changent dans le pays, mais ils tardent. Au regard de ce retard, l’opposition extraparlementaire se doit de remodeler sa politique et sa stratégie d’action vis-à-vis du pouvoir pour le bonheur des populations. Le rapport de force dans le pays ayant balancé du côté du pouvoir depuis près d’un an, l’opposition est en train de subir la loi du plus fort. Pour peser demain dans les discussions, elle doit se réinventer, si tant elle veut contraindre son adversaire à jouer jeu égal.
Suite du dialogue et présidentielle 2020
Après le premier round des discussions entre le gouvernent et les partis politiques qui sont restées jusqu’à la fin de la séance, il serait souhaitable que le gouvernement et ceux qui proposent des amendements à l’ordre du jour puissent arrondir leurs angles. Une fois cette étape franchie, ils pourront se retrouver de sorte que la prochaine rencontre de la classe politique puisse être inclusive et que la présidentielle 2020 soit organisée dans des conditions qui démontreront aux populations la prise en compte de leurs intérêts.
Mensah correspondant permanent de KOACI au Togo, Nigeria et Ghana
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