Cameroun-USA : Yaoundé qualifie de «prétextes», les raisons invoquées par Trump pour motiver la suspension de l'AGOA
René Emmanuel Sadi, ministre de la Communication ce lundi soir (Ph Koaci)
Ce lundi, René Emmanuel Sadi, le ministre camerounais de la Communication et porte-parole du gouvernement, a qualifié de "prétextes", les raisons invoquées par Donald Trump pour motiver la suspension de la loi sur la Croissance et les Perspectives Economiques en Afrique, " African Growth and Opportunity Act", en abrégé "AGOA ".
Le 31 octobre dernier, le président des Etats-Unis d’Amérique a informé le Congrès américain de son intention de soustraire le Cameroun des Pays bénéficiaires des facilités de l’AGOA à compter du 1er janvier 2020.
Donald Trump avait invoqué, "les violations persistantes des droits de l’homme, commises par les forces camerounaises de défense et de sécurité, notamment des exécutions extrajudiciaires, des détentions arbitraires et illégales, et des actes de torture."
Selon le gouvernement camerounais, les accusations de Donald Trump ne correspondent pas à la réalité sur le terrain.
" Elles procèdent à notre avis, soit d’une ignorance, ou d’une méconnaissance de la situation réelle, telle qu’elle a prévalu et prévaut encore dans le Nord-Ouest et le Sud-Ouest ; Soit d’une volonté délibérée d’ignorer cette réalité ; Soit alors d’une version travestie des faits par des observateurs de mauvaise foi, ou par quelques concitoyens qui ne font point mystère de leur dessein antipatriotique, celui d’œuvrer à ternir l’image de leur pays, à sa partition ou à sa déstabilisation, mais aussi d’œuvrer à compromettre les relations d’amitié et de coopération du Cameroun avec ses partenaires étrangers, dont les Etats-Unis d’Amérique", a fait valoir René Emmanuel Sadi.
Le ministre camerounais de la Communication a relevé les raisons majeures qui ont poussé le gouvernement à assurer une présence les forces de défense et de sécurité dans les régions du Nord-ouest et du Sud-Ouest.
Il s’agit a fait savoir, Sadi de "préserver" l’intégrité territoriale du Cameroun face à des séparatistes hors la loi qui ont pris les armes contre la République ;
Et, "assurer" la sécurité des personnes et des biens dans les deux régions.
Toutefois, reconnait René Emmanuel Sadi, "on aura enregistré tant d’exactions et de méfaits, tous aussi insoutenables les uns que les autres, commis non seulement contre les éléments des forces nationales de défense et de sécurité, mais aussi contre des civils, des familles entières, des citoyens et citoyennes de tous âges et tous sexes confondus".
Et de poursuivre, "on aura également enregistré des actes barbares et irresponsables de destruction des infrastructures économiques et sociales, au nombre desquels, des hôpitaux, des écoles, et bien d’autres investissements de grande envergure, qui contribuaient à la fois au développement des Régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, à la création de nombreux emplois et à l’amélioration des conditions de vie des populations".
Stigmatisation
"Le communiqué du président des Etats-Unis, ne fait la moindre allusion, de ces atrocités perpétrées par les bandes armées de sécessionnistes, dans le Nord-Ouest et le Sud-Ouest, tant à l’encontre des forces que des populations innocentes, alors même que de nombreuses banques d’images et de vidéos en témoignent", dénonce Yaoundé qui déplore " l’incompréhensible stigmatisation de son armée".
Plusieurs exactions commises et revendiquées par les sécessionnistes, ont largement été partagées sur internet.
C’est le cas ces dernières semaines de la décapitation d’une garde pénitentiaire, l’ensevelissement d’une femme vivante à Batibo, la découverte macabre le 20 octobre 2019 de la tête détachée du reste du corps, d’un officier de police, l’incendie de l’hôpital de district de Kumba, l’incendie dans la nuit du 30 au 31 octobre 2019, du Centre de Santé de Tole, l’institution des "villes mortes".
La posture américaine est largement condamnée au Cameroun autant par la presse que par l’opinion. Les uns et les autres pensent qu’il s’agit d’un excès de zèle de l’administration américaine dans sa propension à jouer le gendarme du monde.
Armand Ougock, correspondant permanent de Koaci au Cameroun
-Joindre la rédaction camerounaise de Koaci au 237 691154277-ou cameroun@koaci.com-
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