Côte d'Ivoire: À Abidjan, les avocats de Blé fâchés se déportent, Me Claver N'Dri «nous ne sommes pas des enjoliveurs de l'œuvre de justice », leurs raisons
Me Claver N’Dri, avocat de Charles Blé Goudé au palais de la justice au plateau (Ph KOACI)
Après deux reports de l’audience de Charles Blé Goudé, poursuivi par la justice ivoirienne pour « crime contre les populations civiles et crime contre les prisonniers de guerre », la suite du procès devra se passer sans ses avocats.
Hier mercredi après des minutes passées en salles d’audience, le collectif des avocats de Charles Blé Goudé a claqué la porte et s’est déporté de l’affaire.
Les avocats qui, se confiant à KOACI à leur sortie d’audience, ont affirmé qu’une pièce importante manquait au dossier d’accusation de leur client. Ils ont précisé également que cette pièce leur a été transmise par la chambre d’instruction en mi-journée la veille de l’audience.
Ils ont estimé que leur client ne pouvait pas être jugé en Côte d’Ivoire parce que les autorités ivoiriennes y compris les autorités judiciaires avaient décidé de renoncer à leurs droits de poursuivre Charles Blé Goudé en le transférant le vendredi 21 mars 2014 à la cour pénale internationale (CPI).
C’est donc cette pièce concernant le transfèrement de Charles Blé Goudé à la Haye qui manquait au dossier et qui leur a été transmise la veille (mardi 5 novembre 2019 Ndlr) de l’audience.
Ayant souhaité que l’audience soit reportée de quelques jours pour mieux se préparer, les avocats ont vu leur requête être rejetée par la chambre d’instruction. Voici la raison pour laquelle ils se sont tous déportés selon Me Claver N’Dri de cette affaire concernant Charles Blé Goudé et l’Etat de Côte d’Ivoire.
Poursuivant il a fait savoir que les avocats devaient déposer 24 heures avant leur mémoire ce qui était matériellement impossible de tenir dans le temps.
Selon l’avocat de Blé Goudé, la chambre d’instruction estimant que l’audience pouvait se poursuivre, les avocats de la défense de l’ex-leader de la galaxie patriotique ont préféré claquer la porte.
Enfin, Me Claver N’Dri a fait savoir que les charges portées contre leur client étaient caduques selon l’article 564 du Code pénal qui abroge les dispositions anciennes visées par le juge d’instruction à savoir « crime contre les populations civiles et crime contre les prisonniers de guerre ».
Jean Chrésus, envoyé spécial au Palais de justice du Plateau
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Incroyable justice. Comment comprendre que cette audience à été reportée 2 fois du fait d'1 pièce manquante (faute de l'accusation). Cette pièce apparaît subitement moins de 24h de l'audience et le juge refusé de reporter pour que la défense puisse se préparer conséquemment. Quand C'est la faute de l'accusation on reporte mais quand C'est la demande de la défense on refuse. 2 poids 2 mesures.
Vous parlez de justice ici en cote d'ivoire avec cette justice-là? c'est leur dernière cartouche! pensent-ils qu'ils peuvent arrêter GBAGBO ET BLE après leur totale libération de la CPI? 2010 n'est pas 2019. les temps ont changé et donc ils ont intérêt à faire très attention s'ils ne veulent pas partir avant le temps.
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