Cameroun: La capitale Yaoundé minée par les vols à l'arrachée, agressions, braquages et trafics divers
Yaoundé ce matin (Ph Koaci)
Un groupuscule est agglutiné autour d’un taxi ce lundi matin au lieu-dit "carrefour Warda". Ces hommes et femmes, tentent de comprendre la colère d’un taximan qui réclame son argent à une jeune dame d’une trentaine d’années transportée à 300 FCFA d’Emana vers le Centre-ville.
La jeune dame n’a pas d’argent sur elle. Elle avoue avoir été délestée de son porte-monnaie.
"Je viens juste de constater que mon porte-monnaie avait disparu de mon sac où j’avais rangé mes pièces personnelles. Je m’apprêtais à payer le taxi mais je n’ai plus rien ", tente d’expliquer au taximan la jeune dame qui déclare s’appeler Ngono.
La jeune dame visiblement éplorée, d’une trentaine d’années est fonctionnaire à la trésorerie générale de Yaoundé.
Elle dit avoir perdu sa carte nationale d’identité et toutes ses pièces officielles qui étaient dans son sac. Après plusieurs minutes d’échanges, le conducteur de taxi consent à laisser partir la jeune dame.
Insécurité
Les vols à l’arrachée, les cas d’agressions, de braquages à mains armées, des trafics en tout genre, des viols et assassinats crapuleux, alimentent quotidiennement les faits divers des journaux.
Ces rubriques ont doublé sans que les sujets soient au centre des préoccupations des hommes politiques et trouvent des solutions.
Vendredi dernier, non loin du rond-point de la poste centrale, une étudiante a été agressée vers 19h00. Son bras gauche a été coupé par un voleur qui a réussi à s’enfuir avec le sac à main et le téléphone portable de la victime, racontent des passants.
Selon un policier présent sur les lieux, la délinquance juvénile a augmenté au centre administratif de la capitale.
"Les délinquants n’attendent plus la tombée de la nuit pour poser leurs actes répréhensibles. Ils opèrent en plein jour. Ils ciblent surtout les véhicules garés non loin des ministères", indique sous couvert d’anonymat un inspecteur de police.
Certains habitants de Yaoundé disent avoir l’impression que les autorités sont dépassées par l’insécurité galopante, ou sont complices et laissent faire.
"Jeudi dernier vers 21 heures, au niveau de l’immeuble de l’Emergence, trois personnes m’ont agressé, deux ont tenu mes mains et mon cou, l’autre m’a fait les poches", raconte un agent du ministère de la Justice.
Régulièrement, des gangs armés braquent les établissements financiers dans la capitale sans que certains soient rattrapés.
Au carrefour Kennedy, ces agresseurs ne se cachent même pas. Ils ne prennent pas le soin de masquer leurs visages.
Ceux qui subissent les foudres de ces malfrats sont surtout les conducteurs de taxis et motos-taxis.
" À l’avenue Kennedy quatre individus m’ont encerclé. Ils m’ont demandé de leur donner mon sac à main et mon téléphone. Une petite hésitation, ils ont brisé les vitres et ont tout pris je suis encore traumatisée', témoigne une femme dans un taxi.
Justice populaire
Les questions d’insécurité n’ont pas occupé une place de choix dans la campagne électorale de la dernière élection présidentielle au 7 octobre 2018 qui a vu le sacre du président Biya.
Dans l’opinion, l’on se contente d’attribuer ces cas d’agressions aux étrangers notamment aux centrafricains et tchadiens et des médias évoquent souvent la perméabilité des frontières.
Cette stigmatisation concerne également les camerounais du Nord, de l’Adamaoua et de l’Extrême-Nord, à qui certains attribuent la recrudescence des agressions.
D’autres encore accusent les camerounais du Nord-ouest et du Sud-ouest qui ont fui la crise anglophone.
Face à l’incapacité de la police qui ne réagit pas toujours à temps lorsqu’elle est sollicitée, les populations se regroupent pour faire face à la petite délinquance qui se transforme en grand banditisme.
Dans les quartiers, les groupes d’autodéfense posent des barrières métalliques pour se défendre et se protéger face à la montée du grand banditisme.
Les voleurs rattrapés sont souvent brûlés vifs. Les habitants des quartiers se plaignent de revoir libres, les délinquants remis à la police.
Cette justice populaire condamne à mort tout braqueur rattrapé par la population.
Efforts
La police a récemment présenté son nouveau centre national de commandement de la surveillance construit à coût de milliards FCFA.
Il a été inauguré le 22 août dernier par Joseph Dion Ngute le Premier ministre. L’infrastructure située au nouveau quartier administratif d’Etoudi doit renforcer la sécurité des personnes et des biens en luttant contre le grand banditisme.
Pour le départ, 2000 caméras sont installées dans les coins et recoins sensibles ainsi que dans les postes frontières.
Armand Ougock, correspondant permanent de Koaci au Cameroun
-Joindre la rédaction camerounaise de Koaci au 237 691154277-ou cameroun@koaci.com-
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A ce rythme, j'éviterai de faire un escale dans cette ville à mon prochain passage dans la région... C'est honteux cela dans l'antre du Makossa... Voyons !!!
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