Côte d'Ivoire : Reprise du processus des élections sociales, l'UNATR-CI et HUMANISME se disent exclus et exigent l'application des recommandations de Bassam
Kodibo Yves et Soro Mamadou ne sont pas d’accords avec la modification de l’article 54.1 du code du travail, jeudi à Abidjan (ph KOACI)
Le processus des élections sociales a repris mais ne respect pas selon les Secrétaires généraux de l’Union nationale des travailleurs de Côte d’Ivoire ( UNATR-CI) et de la Centrale humanisme (CSH), les recommandations issues de la rencontre tripartite qui s’est tenue du 21 au 23 janvier 2019 à Grand-Bassam.
Au cours d’une rencontre avec la presse jeudi à Abidjan, Kodibo Yves et Soro Mamadou ont affirmé que les personnes désignées par le ministre de l’Emploi et de la protection sociale à l’effet de conduire le processus ont fait fi de ces recommandations et ont tenté un forcing avec un calendrier impossible à tenir.
Au cours de la rencontre de Grand-Bassam, les trois parties se sont accordées sur la méthodologie adaptée au contexte national, identifiées les activités à organiser et ont convenu d’un délai de réalisation des activités listées.
«Aujourd’hui, le ministère veut reprendre le processus, mais au lieu de tenir compte des différentes observations des centrales syndicales et des recommandations de l’atelier de Grand-Bassam en vue d’un processus inclusif, participatif et démocratique, les mêmes personnes, une fois encore, dans le soucis d’entretenir constamment l’exclusion ont décidé de confier à la Commission consultative du travail (CCT), une structure où l’UNATR-CI et HUMANISME ne siègent pas, le soin d’adopter des textes devant organiser les élections sociales, » a dénoncé Soro Mamadou comme relevé sur place par KOACI.
Exclus du CCT, l’UNATR-CI et HUMANISME ne veulent pas être comptable des délibérations de cette structure prévues le 9 août 2019 et précisent que ces délibérations ne peuvent pas leur être imposées, même si tous les deux sont d’accords pour les élections sociales en Côte d’Ivoire.
Kodibo et Soro ont rappelé au ministre que les élections professionnelles doivent être inscrites dans un cadre juridique au-dessus du statut général de la fonction publique et du code du travail, puisqu’il ont constaté que les autorités ont pris une ordonnance modifiant la loi n°2015-532 du 20 juillet 2015 portant Code du travail en son article 54.1.
«En conséquence, une autre structure intégrant effectivement l’UNATR-CI et HUMANISME devrait être mise en place pour faciliter la validation des textes relatifs à l’organisation des élections sociales, » souhaitent les deux Secrétaires généraux.
Les deux centrales syndicales exigent au préalable, l’écriture d’un projet d’ordonnance qui tienne compte de leurs propositions.
Il s’agit entre autres de l’écriture d’un vrai projet l’ordonnance en lieu et place de la modification de l’article 54.1 du code du travail. Elles estiment que cette modification de l’article 54.1 ne peut être la base juridique qui va mettre en compétition les centrales syndicales.
L’UNATR-CI et HUMANISME veulent l’existence d’un guide électoral consensuel qui détaille et précise toutes les étapes du processus, à savoir, la qualité de d’électeur, la nature du scrutin, l’organisation du scrutin etc.
Kodibo Yves et Soro Mamadou demandent aux autorités de respecter l’esprit de l’atelier de Grand-Bassam des 21, 22 et 23 janvier 2019, notamment le tripartisme, l’inclusion, la participation et la démocratie.
Pour dénoncer leur exclusion du processus, les deux centrales syndicales ont adressé aujourd’hui une correspondance au ministre de l’Emploi et de la protection sociale pour lui faire part de leurs observations.
Elles ont enfin sollicité la volonté du ministre à travailler à faire du processus des élections sociales, un processus véritablement démocratique et réussi.
Wassimagnon
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