Cameroun: Un directeur d'hôpital suspendu après non prise en charge d'une femme enceinte décédée
Dr Manaouda Malachie, ministre de la Santé publique (Ph)
Au Cameroun, le directeur de l'hôpital de Kaélé dans le département du Mayo-Kani région de l'Extrême-Nord, vient d'écoper d'une suspension de trois mois.
Raison évoquée, le Dr Njongmo Daïssala est soupçonné d'être à l’ origine d'un «incident» ayant entrainé le décès d'une femme enceinte et à terme.
Le Dr Manaouda Malachie, ministre de la Santé publique accuse le médecin de « manquements graves à la déontologie et à ses obligations professionnelles ».
La suspension de 3 mois, fait savoir le ministre de la Santé publique, est sans «préjudice des poursuites disciplinaires. »
Dispute de prébendes
Selon les medias locaux, le samedi 3 août, aux environs de 14 heures, une dame enceinte et à terme se rend à l’hôpital de district de Kaélé. Elle doit accoucher mais la complication nécessite une césarienne. Elle n’est pas rapidement prise en charge. Aucun médecin n’est à son chevet.
La raison, une dispute de prébendes couve depuis quelques jours entre le directeur dudit hôpital et un médecin nouvellement recruté à la fonction publique et sans salaire qui revendiquait sa part du « chèque Santé».
Après avoir pratiqué plusieurs césariennes sans rémunération, le médecin réclamait son dû, dans le cadre du projet «Chèque santé » conclu depuis 2015.
Instauré par le ministère de la Santé publique depuis 2015, le chèque santé vise à réduire la mortalité maternelle et infantile en encourageant les femmes à accoucher dans les formations sanitaires plutôt qu’à la maison.
Les accouchements à la maison étant plus fréquents dans les régions de l’Adamaoua, du Nord et de l’Extrême-Nord.
Le projet « Chèque santé » finance partiellement les soins de santé maternelle et néonatale à hauteur de 6000 FCFA. Les femmes sont ainsi encouragées à se faire consulter durant leurs grossesses, à raison de 4 consultations prénatales, une échographie, un accouchement et une césarienne en cas de complications.
Le «Chèque santé» est directement payé à l’hôpital.
Répétition
Ce cas rappelle celui de l’hôpital Laquintinie de Douala. En mars 2016, la mort atroce d'une femme sur le point de donner naissance devant le portail de l’hôpital Laquintinie de Douala, avait provoqué un scandale.
Monique Koumatekel avait été éventrée à la lame par une de ses proches qui tentait de la sauver avec son bébé sous le regard des infirmières. Ces dernières exigeaient de l’argent.
Le directeur de cet hôpital avait été promu au poste prestigieux de délégué régional de la Santé pour le Littoral.
Selon l’OMS, près de 6 000 femmes meurent chaque année au Cameroun en donnant la vie. Dans les trois régions du Nord, de l’Adamaoua et de l’Extrême-Nord, moins de femmes donnent la vie dans les formations sanitaires d’après une étude 2015 de l’Institut national des statistiques (INS).
Armand Ougock, correspondant permanent de Koaci au Cameroun
-Joindre la rédaction camerounaise de Koaci au (+237) 691 15 42 77 ou cameroun@koaci.com
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Inacceptable au plus haut point. Je valide avec force... Et dire que nous sommes en plein 21ème siècle...
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