Côte d'Ivoire: Bouaké, froissant la décision de Tuo Fozié, la police exige tous les documents des motos dans la ville
Vue d'une rue de Bouaké ce jour sans motos (ph KOACI)
Depuis le lancement de la phase dite répressive à l'encontre des conducteurs d'engins à deux et trois roues, adeptes de l'incivisme dans la région de Gbêkê, l'application de cette décision préfectorale est à double vitesse sur le terrain. Au cours d'un point de presse animé le Mardi 09 Juillet dernier par Tuo Fozié, préfet de région de Gbêkê, le gouverneur a insisté sur le fait que pour le démarrage de cette phase, l'obligation sera faite aux usagers de se munir d'abord d'un casque de protection, d'une police d'assurance et bannir tout comportement de non-respect des feux tricolores. Consignes, laissées aux forces de l'ordre, stationnés à plusieurs carrefours de la ville pour veiller à la mise en application de cette mesure.
Tuo Fozié le 9 juillet dernier à Bouaké
Sur le terrain, le constat est tout autre. Arborant un casque et muni d'une police d'assurance, l'agent des forces de l'ordre en face, comme constaté sur place par KOACI, fait fi de cela et exige l'intégralité des pièces afférentes à l'engin à savoir le reçu d'achat, la fiche de polissage de la douane fournie par le vendeur, la carte grise, le coupon de la visite technique, la plaque d'immatriculation et une attestation d'assurance qui sont obligatoires avant la mise en circulation de tout engin à deux ou trois roues. Aussi, le conducteur de la moto doit être détenteur d'un permis de conduire de la catégorie A, indique la réglementation en vigueur.
Pourtant, Tuo Fozié avait précisé devant la presse le Mardi 09 Juillet dernier, parlant de la présentation de tous les papiers de la moto aux forces de l'ordre pendant les contrôles que, « nous ne sommes pas encore à ce stade, cela va se faire progressivement.» Cette décision, balayée du revers de la main par des forces de l'ordre commises à la tâche dans différents carrefours de Bouaké, est décriée par des usagers rencontrés, qui seraient même victimes de rackets.
Motos stationnées à Bouaké
« Arrivée au feu de la Cité Olympique, les policiers m'ont arrêté et ont demandé de présenter mes pièces. Je lui ai donné le reçu d'achat de la moto et l'assurance. Il a demandé la vignette et je lui ai dit que ce document n'a pas encore été fait. C'est là qu'il me dit d'aller voir son supérieur dans son véhicule. Au niveau du chef, ce dernier me dit de lui donner 2000 fcfa pour qu'il me laisse partir. Après des vaines explications de ma part, le policier ne voulait entendre raison et ce sont les 1000 fcfa qui étaient sur moi que je lui donné. C'est bien triste car cette attitude met en mal la déclaration faite par le préfet il y a un moment m.» confie à KOACI, un conducteur d'une moto qui, lors de notre enquête, ne serait pas seul à être victime de «racket», à en croire des témoignages similaires.
Cette situation d'intense contrôle dans la ville saluée par les uns, semble ne pas être appréciée par certains conducteurs d'engins à deux et trois roues de Bouaké qui voient en cela, une forme d'oppression.
« On nous a dit de porter casque, on porte casque. On dit que les motos doivent avoir des rétroviseurs, il y a en sur les motos. On a aussi l'assurance de la moto. C'est ce qu'ils nous ont dit d'avoir d'abord pour un temps. Mais on ne comprend rien maintenant. Dans des carrefours, quand des policiers voient que tu as porté ton casque et que tes rétroviseurs sont là, ils te laissent passer. Mais dans des coins là, hum, le policier il voit bien que tu as porté casque et tes rétroviseurs sont là mais sais pas son problème. "Monsieur donnez moi toutes les pièces de votre moto". C'est ce qu'ils disent hein. Et quand tu lui donnes l'assurance et le reçu d'achat, il dit "monsieur, je dis tous les papiers". Et ça nous fatigue, car on passe notre temps là à négocier pour pouvoir partir et ça c'est pour les chanceux. Si Dieu n'est pas avec toi, tu regardes ta moto être embarquée pour la fourrière. On nous a dit de faire les papiers un peu un peu et puis y a des policiers qui font ça. C'est pas bien.» relate un enseignant qui a été contrôlé au niveau de la place de la paix du quartier Air France 1 ce Vendredi 26 Juillet.
Vue d'une artère de Bouaké ce jour
Ne sachant pas où sont stationnées les différentes forces de défense et de sécurité qui procèdent au contrôle des pièces des engins à deux ou trois roues dans la ville, des conducteurs de motos pas dans les normes, usent de stratagèmes en empruntant des pistes et voies détournées pour se rendre à leur destination. D'autres propriétaires d'engins, vu la tournure que prend ces contrôles, malgré les quelques documents en leur possession, préfèrent garer l'engin à la maison ou dans un coin et vaquer à leurs occupations soit à pied ou en empruntant un taxi. Ce vide de motos bien remarqué dans certains quartiers en raison des contrôles, laisse quasiment des voies sans trafic, ce qui semble plaire à une frange de la population qui par cela, espère voir diminuer les accidents occasionnés par les motos.
Notons que contrairement aux contrôles qui se faisaient de façon mixte avec la police, la gendarmerie et les FACI, le constat sur le terrain ces jours-ci, fait état de la seule présence des éléments de la police aux différents carrefours visités, au grand dam de certains usagers.
Enfin, une rencontre prévue avec le premier responsable de la police de Bouaké pour des éclaircissements sur le comportement qu'auraient ses hommes sur le terrain jusqu'à ce Lundi 29 Juillet, en raison de son calendrier "chargé", n'a pas encore abouti.
T.K.Emile correspondant permanent de KOACI à Bouaké
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Voilà ça, quand on met des nullards à la tête de nos institutions, toujours à faire violer la loi, qu'eux même sont sensés veiller à la bonne exécution. Toujours à faire des restrictions... et quand le pire arrive c'est pour dire les Policiers ne font pas leur travaille.
Pas étonnant! Qui dirigent ce pays? Les Rebelles, bien sûr.
C'est comme ça ooohhh.. le régime des rattrapés... rien que désordre, violence et médiocrité.. yako hein bouake.. demain ne soutenez plus des moutons pour vous gouverner..
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